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[Tour de France femmes] Vollering à l’heure de la revanche


Demi Vollering envisage bien de finir en jaune le 3 août prochain à Châtel. (photo AFP)

Demi Vollering, battue l’an dernier pour quatre secondes par la Polonaise Katarzyna Niewiadoma, s’avance dès samedi au départ de Vannes comme la grande favorite de la quatrième édition.

«J’ai les crocs», a dit la Néerlandaise à quelques jours du coup d’envoi en Bretagne. Comment pourrait-il en être autrement? L’an passé, l’ancienne fleuriste (28 ans) avait échoué d’un rien à conserver un maillot jaune décroché en 2023. La faute à une chute à six kilomètres de l’arrivée de la 5e étape entre Bastogne (Belgique) et Amnéville (France). Pas attendue par ses rivales, la native de Pijnacker (près de La Haye) avait alors accusé un retard l’obligeant à une course poursuite, achevée dans les larmes au sommet final de l’Alpe d’Huez.

Les concurrentes de Vollering ne doivent s’attendre à aucun cadeau de la part d’une athlète revancharde, qui a ironisé sur la chute de Tadej Pogacar dans le final de la 11e étape du Tour masculin, la semaine dernière à Toulouse, que ses adversaires avaient eux attendus. «Visiblement, les hommes sont plus gentils», a-t-elle écrit sur X.

La Néerlandaise sera d’autant plus dangereuse qu’elle est à la tête d’une très forte armada, la formation française FDJ-Suez désormais meilleure équipe au classement UCI, qui a recruté la star l’hiver dernier pour un salaire record (mais non dévoilé) pour une coureuse.

Déjà considérée comme la meilleure grimpeuse du peloton, Vollering pourra compter en montagne sur le soutien des Françaises Evita Muzic (4e en 2025) et Juliette Labous (9e).

Reusser en rivale n° 1 ?

Gagnante cette saison de trois courses à étapes (Vuelta, Tour de Catalogne, Tour du Pays basque), Vollering n’est toutefois pas intouchable. Le mois dernier, au Tour de Suisse, elle a plié face à la Suissesse Marlen Reusser (33 ans, Movistar), qui se profile comme sa principale rivale après une année quasi blanche en 2024 consécutive à des infections virales à répétition.

Depuis son succès de l’an passé, Niewiadoma (30 ans) est, elle, apparue moins saignante, ne levant les bras qu’à une seule reprise lors de son championnat national. Mais la leader de l’équipe Canyon/SRAM se sent capable d’être «la première à gagner le Tour deux années de suite».

«Ma préparation au Colorado s’est parfaitement déroulée. Ce Tour 2025 sera particulièrement montagneux (NDLR : quatre étapes de montagne). J’ai donc travaillé dur sur les longues ascensions. Mais je suppose que je ne suis pas la seule», a-t-elle dit.

La concurrence est d’une densité effectivement jamais vue depuis la renaissance du Tour féminin il y a quatre ans.

Forfait l’an passé, l’Italienne Elisa Longo Borghini vient de remporter le Giro. Également absente il y a un an, la Belge Lotte Kopecky affiche de réels progrès en montagne. La Néerlandaise Anna van der Breggen effectue, elle, à 35 ans un ambitieux retour à la compétition après deux ans comme coach de… Vollering. Sa compatriote Pauliena Rooijakkers, surprenante troisième à dix secondes seulement de Niewiadoma l’an passé, a hâte de confirmer.

Reste l’inconnue Pauline Ferrand-Prévot. La championne olympique 2024 de VTT est de retour après avoir délaissé la route pendant sept saisons. À 33 ans, la Rémoise vise de remporter le Tour «dans les trois ans à venir». Cette édition 2025, composée de neuf étapes (une de plus que l’an passé), s’annonce comme «un apprentissage» pour «PFP» qui n’a plus couru de courses à étapes depuis 2014.

«Mais avec elle, on ne sait jamais», sourit la directrice de l’épreuve, Marion Rousse, tandis que la Bretonne Cédrine Kerbaol, révélation 2024 (6e), rêve, elle aussi, de podium.

Cinq choses à savoir sur la quatrième édition qui débute samedi à Vannes.

Un parcours plus long et totalement en France
Après le départ du Tour 2024 donné à Rotterdam, pour des raisons surtout logistiques en raison de la proximité avec les JO de Paris, la Grande Boucle part à nouveau de France, depuis Vannes, en Bretagne, et se déroulera entièrement à l’intérieur des frontières hexagonales durant neuf jours, soit une étape de plus que par le passé.

D’ouest en est, quatre régions et quinze départements seront traversés jusqu’à l’arrivée dans les Alpes à Châtel-Les Portes du Soleil le dimanche 3 août. L’an prochain, le départ sera donné de Suisse, à Lausanne. La deuxième étape s’élancera d’Aigle où siège l’Union cycliste internationale. Pour la suite, le Royaume-Uni pourrait donner le coup d’envoi en 2027.

Pas de Tour sans sa caravane
Comme pour les hommes, le peloton du Tour féminin sera précédé d’une caravane publicitaire. Si seuls 14 véhicules et 7 marques seront présents lors des deux premières étapes, le convoi sera au complet dès la 3e étape, lundi, le temps pour les véhicules présents sur le Tour masculin de rejoindre le départ de la troisième étape à La Gacilly. Au total, un convoi de cinq kilomètres pour 50 véhicules, 22 marques et 150 caravaniers qui distribueront des milliers de gadgets et de friandises.

Le clin d’œil à Bernard Hinault à Plumelec
La première étape de cette édition 2025 célébrera les 40 ans de la dernière victoire d’un Français sur le Tour. C’est en effet à Plumelec, où sera jugée l’arrivée samedi soir, que le Blaireau avait posé les premières pierres de son succès final en 1985 en remportant le prologue. Ce contre-la-montre inaugural empruntait la difficile côte de Cadoudal, que les coureuses devront franchir à trois reprises.

50 000 euros pour la gagnante
Les conditions salariales des coureuses se sont nettement améliorées ces dernières saisons. «Elles peuvent désormais vivre du vélo», se félicite régulièrement David Lappartient, le président de l’Union cycliste internationale. L’UCI garantit un salaire annuel brut de 38 000 euros aux professionnelles salariées. Concernant, les prix distribués sur le Tour de France, la vainqueure finale empochera 50 000 euros (à titre de comparaison, la prime est de 500 000 euros pour le maillot jaune des hommes). Une victoire d’étape rapportera 4 000 euros à la lauréate. Les primes pour les maillots distinctifs sont fixées à 3 000 euros. Au total, ce sont 264 152 euros qui seront distribués par l’organisateur.

La 4e édition, vraiment ?
Parler de quatrième édition du Tour de France peut paraître incongru puisque l’épreuve a eu lieu à plusieurs reprises et sous d’autres formes par le passé, sans jamais devenir pérenne. En réalité, cette édition 2025 est la quatrième organisée sous l’égide d’ASO, également société organisatrice du Tour de France hommes. L’idée d’une Grande Boucle féminine était venue du journaliste Jean Leulliot et avait vu le jour en 1955. Une édition sans lendemain.

Un Tour féminin avait à nouveau été mis en place entre 1984 et 1989 (sous l’ère Jeannie Longo) avant de devenir Tour de la Communauté économique européenne en 1992. Un échec. Une course d’un jour a alors été créée par ASO en 2014, «La Course by Le Tour», avant la renaissance d’une véritable course à étapes en 2022. Cette nouvelle formule a rencontré un véritable succès populaire et médiatique qui fait dire à sa directrice, Marion Rousse, qu’elle devrait durer.

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