Il y avait sans doute la place sur les transitions offensives pour un Strassen en place mais qui a manqué de justesse en phase offensive. Sa courte défaite (1-0), mais surtout la physionomie du match, disent que c’est encore largement possible au retour.

S’il y a bien une chose que craint l’UNA, ce sont les trente premières minutes de Dundee, dans ce Tannarice Park chauffé à blanc. Et s’il y a bien quelque chose que Stefano Bensi veut faire, c’est couper l’enthousiasme à la racine, ne pas laisser les Écossais s’enflammer, entraînés par les Arabs (un surnom hérité en 1963 après une curieuse affaire de déneigement au brûleur qui avait cramé la pelouse et forcé les dirigeants à recouvrir le terrain de sable), leurs supporters vociférant depuis l’Eddie Thompson Stand. Il l’a dit la veille, c’est un enjeu majeur de survie quand on met le pied au Royaume-Uni. Il l’a déjà expérimenté avec le Fola à Aberdeen (3-1, en 2016). Il ne veut pas revivre ça depuis le banc.

Mentions spéciales pour D. Agovic, Özcan et Pimentel

Et apparemment, le technicien a bien digéré la leçon, en une dizaine d’années. L’organisation est là. Les joueurs aussi, sont dans le coup, ni embêtés par le niveau, ni paralysés par l’enjeu ou l’ambiance. Avec un D. Agovic monumental derrière, un Pimentel extrêmement inspiré, un Vova qui ratisse dans l’entrejeu et un Özcan vigilant quand il faut (c’est-à-dire peu souvent, même s’il lui faut une grosse parade seul face à Trapanovski à la 12e et qu’il doit se détendre de tout son long sur sa ligne et une tête de Kereszles à la 27e), la première demi-heure se passe très tranquillement.

Et puis Hall, dès qu’il allonge, joue juste. Il trouve Myre une première fois sur la profondeur, dont le lob sur Kucherenko, le portier de Dundee, passe à deux petits mètres du but (7e). Et sur sa deuxième ouverture, il s’en faut d’un coup de rein qu’Hadji ne passe devant Kereszles et ne file seul au but (31e). Avec une possession de balle au moins égale à 50% et alors qu’on approche de la pause, les tribunes sont très silencieuses et Bensi a réussi son coup, jusque-là. Devant plus d’une soixantaine de fans luxembourgeois, le 2e de DN tient largement le choc. Mieux que tous les autres clubs qui l’ont précédé dans le pays.

Les mouettes arrivent, Hall prend un petit pont

Et puis patatras, au retour des vestiaires. Alors que des mouettes s’invitent sur le terrain, planant dangereusement entre les joueurs, souvent à hauteur de tête, Hall va prendre un miracle de petit pont pleine course signé Sapsford, qui va conclure, plein axe, au pied du poteau (1-0, 47e). Il a fallu ce petit exploit individuel pour ouvrir le score. Mais sorti d’une claquette d’Özcan sous sa barre sur une nouvelle tête, lobée celle-là, de Kereszles (57e), la deuxième période est aussi tranquille que la première, pour ce Strassen campé sur ses bases.

À l’entrée dans les dix dernières minutes, les options de Bensi sont offensives. Il ne verrouille pas le 1-0, mais veut chercher le 1-1 avec les entrées de Sever, plus provocateur balle au pied qu’un Brandenburger, et d’un Romeyns un cran plus haut que Pimentel. Perez est alors déjà sur le terrain et Tannadice Park tremble quand, sur corner, un jeu de billard est capté juste devant sa ligne par Kucherenko (84e). Mais sur un coup-franc vite joué et avec des Strassenois pas attentifs, l’UNA a de la chance que le centre tendu passe devant tout le monde et que Hall se trouve là, devant sa ligne, pour repousser le quasi-but de Camara (89e). En pivot, Matheus, servi par l’excellent Perez, armera le seul tir cadré des siens. Dans la niche (90+4).

On en reste là. Un seul but d’avance pour Dundee avant de visiter le Grand-Duché. Comme les Rangers en 2017 contre le Progrès…

De notre envoyé spécial à Dundee, Julien Mollereau