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Le Luxembourg et l’Irlande bras dessus, bras dessous


«Je considère l’Irlande comme un concurrent bienveillant», précise Luc Frieden. (Photo : sip/emmanuel claude)

Les deux petits pays ont beaucoup en commun. À la rivalité, ils ont préféré la collaboration. Hier, leurs deux Premiers ministres ont confirmé ces liens à l’issue d’une réunion de travail.

«L’Irlande et le Luxembourg partagent les mêmes points de vue sur des sujets comme la situation internationale, les valeurs démocratiques, les principes fondamentaux, notre position pro-européenne et les activités économiques transfrontalières», a confié Luc Frieden hier après-midi à l’occasion d’un point-presse au château de Senningen. «Il est important dans une Europe à 27 d’avoir des amis, des pays avec lesquels échanger et faire avancer l’agenda européen.»

Il recevait son homologue irlandais, Micheál Martin, au château de Senningen hier. Cette visite fait suite à celle effectuée à Dublin en septembre 2024. Luc Frieden et le successeur de Simon Harris ont évoqué les relations économiques entre leurs deux pays, deux places financières européennes importantes, ainsi que les grands dossiers de l’actualité politique européenne et internationale (l’Ukraine et la Palestine, entre autres), en vue notamment de la présidence irlandaise en juillet 2026.

«Un concurrent bienveillant»

«Nous avons également étudié comment renforcer notre coopération en matière d’énergies renouvelables et de défense et avons cherché des manières d’approfondir le marché unique», a résumé le Premier ministre, qui envisage de faire tomber les barrières de ce marché en diminuant les charges administratives pour les entreprises, par exemple, ou en développant l’union de l’épargne et des investissements, anciennement l’union des marchés de capitaux.

Concurrents dans le domaine des services financiers, en tête les fonds d’investissement, les deux pays ont en commun de miser sur des économies compétitives sur les plans national et européen. Leurs représentants ne se considèrent pas comme des menaces mutuelles. Au contraire. «Je considère l’Irlande comme un concurrent bienveillant. La compétition est positive, elle nous stimule à développer nos économies au bénéfice de nos citoyens», précise Luc Frieden.

Du bœuf à la fintech

«Nous sommes plus forts ensemble.» Micheál Martin confirme ces propos. «Nous soutenons les mêmes principes en matière de développement économique au niveau européen. Nous battre ensemble en matière de simplification des régulations ou de politiques en faveur des entreprises, nous permet de contrer des mesures qui pourraient nous nuire à tous les deux. En outre, la compétition est essentielle dans la vie. Sans elle, le déclin commence. Elle vous force à innover, à vous adapter, à vous améliorer.»

De belles paroles et des promesses d’amitié renouvelées à chaque prise de parole entre Luc Frieden et le Taoiseach irlandais. «Nous jouissons également d’une bonne coopération en matière audiovisuelle, d’alimentation grâce au bœuf irlandais et de technologie financière», a rappelé Micheál Martin, qui a été reçu à la Banque européenne d’investissement, avant de se lancer dans de longues explications en matière d’économie européenne et sur la manière de la rendre plus compétitive. «Nous souhaitons renforcer nos liens, car nous partageons les mêmes idées en ce qui concerne les défis que l’Europe devra affronter à l’avenir.» Surtout étant donné les actuels grands changements de paradigme.

Détour par la basilique Saint-Willibrord

L’union fait la force pour ces deux Européens convaincus. Elle est un moyen d’atteindre les objectifs de compétitivité face à la concurrence internationale et de renforcer la place de l’Europe dans le monde.

Après cette rencontre de travail «très intense» avec son homologue luxembourgeois, le Taoiseach a visité la basilique Saint-Willibrord à Echternach et a présidé un dîner officiel en son honneur. Ordonné prêtre en Angleterre à la fin du VIIe siècle, Willibrord s’est rendu en Irlande pour parfaire son éducation monastique et intellectuelle pendant une douzaine d’années avant de démarrer son périple à travers l’Europe qui l’a mené au Luxembourg, dont il est devenu le saint patron. Les deux Premiers ministres y voient un lien supplémentaire entre leurs deux pays.

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