Le marché européen des voitures neuves a marqué un net recul au mois de juin (-7,3 % sur un an), restant de peu au-dessus du million de véhicules vendus, selon les chiffres publiés jeudi par l’association des constructeurs ACEA.
Chaque marché présente ses propres difficultés. En France (-6,7 %), les acheteurs restent attentistes face à un contexte politique et social compliqué, et achètent depuis plusieurs mois moins de voitures neuves.
L’Allemagne (-13,8 %) et l’Italie (-17,4 %) sont aussi en forte baisse en juin, mais surtout à cause d’une comparaison défavorable avec un pic d’immatriculations au mois de juin 2024.
La Belgique recule fortement également (-16,4 %) à cause d’une chute des achats des professionnels.
« La baisse notable des nouvelles immatriculations est très préoccupante pour les constructeurs, à un moment où nous faisons déjà face à un environnement commercial de plus en plus imprévisible et à d’autres menaces pour la compétitivité » (droits de douane américains, concurrence chinoise), a poursuivi l’ACEA dans un communiqué.
Sur l’ensemble du premier semestre, ces marchés majeurs font ainsi baisser les ventes européennes (-1,9 %).
L’Espagne est le seul grand marché qui accélère (+15,2 % en juin, +13,9 % sur le semestre), s’approchant de ses niveaux de vente d’avant la pandémie de covid, après plusieurs semestres de paralysie.
Électriques à 15 %
Les modèles à essence (-21,2 %) et diesel (-28,2 %) ont fortement reculé au premier semestre, remplacés par les modèles hybrides (+17,1 %), qui représentent désormais plus d’un tiers du marché (34,8 %).
Les voitures 100 % électriques continuent aussi leur progression, mais à un rythme plus modéré (+22 %) que ces dernières années, avec une forte poussée en Allemagne comme en Belgique grâce à des avantages fiscaux.
Les électriques représentent désormais 15,6 % du marché européen, poussées par l’arrivée de modèles autour de 25 000 euros, comme la Renault 5 ou la Hyundai Inster.
Les ventes de Tesla, en chute libre depuis plusieurs mois, notamment à cause des prises de position de son patron Elon Musk, ont ralenti leur baisse au mois de juin (-39,5 %).
Sur le premier semestre, la part de marché du constructeur américain a été presque divisée par deux par rapport à l’année précédente, à 1,3 % contre 2,2 % du total des ventes.
« Nous sommes encore loin d’atteindre une adoption massive » des véhicules électriques, a commenté l’ACEA, qui demande une révision des normes d’émissions de CO2 (qui conditionnent les ventes d’électriques).
« Les consommateurs restent clairement prudents et des mesures plus robustes pour encourager la demande resteront un élément crucial pour accélérer la transition. »
Les voitures hybrides rechargeables (avec un moteur à essence et une batterie de taille modérée que l’on branche pour la recharger) ont connu un léger rebond (+19,5 %) grâce à une fiscalité avantageuse dans certains pays et représentent 8,4 % des ventes au premier semestre.
Le groupe Stellantis, numéro 2 européen, subit l’essentiel de la baisse en juin (-16,1 % soit 30 000 ventes de moins), notamment sur ses marques Fiat et Citroën, en plein renouvellement de leur gamme.
Le leader Volkswagen suit la baisse du marché (-7,8 %). Le numéro 3 Renault résiste (-0,5 %), mais a quand même revu ses objectifs annuels à la baisse à cause de difficultés sur le marché des utilitaires.
Les groupes Toyota et Hyundai-Kia affichent aussi près de 10 000 ventes de moins en juin et des parts de marché en baisse au premier semestre.