REPRISE EN BGL LIGUE (J-10) Parfois réduite au rendement de son prolifique attaquant, la saison passée, l’USH veut faire au moins aussi bien sans lui et s’en est donné les moyens.
Alors ? C’est comment, la vie sans Kenan Avdusinovic? C’est une subtile équation que Marc Thomé, en anticipant l’intérêt de gros clubs, avait déjà résolue avant même d’y être confronté : c’est attaquer plus seulement à «un», mais plutôt à trois ou quatre. C’est défendre à onze plutôt qu’à dix. «Avdu» n’est plus le cœur du jeu, l’alpha et l’oméga, celui par qui tout passe et pour qui tout se passe.
Présenté comme ça, cela ressemble à la solution à plein de problèmes. Mais il fallait encore voir si cette promesse mathématique d’un monde meilleur – alors qu’il était un poil effrayant quand «Avdu» a indiqué qu’il s’en irait – résisterait à la réalité. Et quelques semaines après, Thomé est revenu avec le sourire aux lèvres : «On a fait huit matches amicaux. On en a gagné sept et on a fait un match nul. On a marqué vingt-quatre buts et on n’en a encaissé qu’un.»
A priori, donc, on en serait arrivé au point où le Hostert sans son serial buteur est meilleur qu’avec? Où il attaque mieux et défend mieux? Voilà le genre d’information qui ne peut rester sans conséquences. Elle force à se demander si l’USH, tranquille 10e la saison passée, peut envisager de se rapprocher de la première partie de tableau.
Si ça ne tenait qu’à elle, sans doute, mais sont montés des clubs solides, qui se sont incroyablement bien renforcés et qui vont remplacer avantageusement Mondercange et le Fola, largués la saison passée, accroissant la concurrence pour le maintien. Le constat n’empêche pas Marc Thomé, 62 ans, de faire des pirouettes comme un enfant surexcité : «On va être huit ou neuf à se battre pour ne pas descendre. Si on pouvait être la meilleure équipe de ces huit ou neuf-là…»
«J’espère que Fernandes va exploser»
Le technicien aurait quand même bien travaillé un peu plus en stabilité après le très beau championnat 2024/2025. Perdre autant de garçons dans tous les secteurs de jeu (son gardien et le secteur offensif, notamment) le chagrine d’autant plus que le mercato n’est pas une science exacte. Il faut pourtant bien se résoudre à lire dans son discours une forme de schizophrénie, puisqu’il trouve aussi son effectif… «plus équilibré» désormais.
La conservation de Mathieu Leroux le réjouit, tout d’abord. Son meneur de jeu était quand même courtisé par pas mal de clubs de N2 française, une promotion à laquelle il a renoncé dans l’espoir de s’offrir une saison de BGL Ligue avec de meilleures statistiques, qui lui permettront de rebondir encore un peu plus haut. Et l’USH, qui en son temps a lancé Grégory Adler, Achraf Drif ou Guillaume Trani, en est déjà à chercher à déterminer si le petit Franco-Cap-Verdien Kevin Rodrigues ne pourrait pas devenir l’un de leurs dignes successeurs.
«Mais Caufriez a aussi beaucoup marqué, pointe Thomé. Et j’espère que Diogo Fernandes va exploser cette saison. Après tout, l’an passé, il a marqué onze buts sans tirer les penalties. Rajoutez-lui ceux qu’Avdusinovic a inscrits et…» Pour l’heure, on en revient encore à l’homme providentiel désormais parti pour Niederkorn. Même si c’est pour mieux dire qu’il a été remplacé.
Laissons passer le mois d’août. Hostert y affrontera notamment coup sur coup Rosport, Rodange, Pétange et Canach. On en saura alors bien plus long sur sa capacité à faire les choses aussi bien qu’avant.