CONFERENCE LEAGUE (2e TOUR, ALLER) Strassen peut-il résister à la folie écossaise dans un stade de 15 000 personnes ? L’exploit au retour est à ce prix.
Koray Özcan fera partie ce soir de ces portiers de but de BGL Ligue qui auront eu l’honneur un peu effrayant d’officier au Royaume-Uni, le dos collé à une tribune de 3 000 personnes, à la limite de pouvoir sentir les haleines chargées de houblon.
Et ces gens-là ayant en général un don pour la chanson et le chambrage qui fait trembler les jambes, si Özcan sort ce soir du terrain en avouant qu’il ne pouvait pas communiquer avec ses défenseurs, pas même sur les phases arrêtées, tant cela rugissait à cinq mètres seulement de sa ligne de but, alors ce sera un indicateur fort que les choses se sont mal passées. Les acouphènes de son dernier rempart comme marqueur d’une soirée pourrie pour l’UNA ?
Ne pas laisser les choses lui échapper d’entrée est le souci principal de Stefano Bensi. Et son adjoint, Veldin Muharemovic, l’a répété en conférence de presse, avouant s’attendre à «beaucoup de longs ballons, beaucoup d’impacts, beaucoup de courses, beaucoup de corners et coups francs. Le foot écossais, quoi…». D’ailleurs, Muharemovic a complété avec un petit tacle indiquant que l’UNA se voyait vraisemblablement faire jeu égal, techniquement : «J’ai trouvé l’herbe un peu haute.»
«Deux ou trois achats par semaine»
Ce foot écossais-là fait quand même les choses de façon suffisamment chaotique, aussi, pour qu’on ait du mal à le cerner. Pour répondre à la boulimie de transferts de Dundee, Strassen a été très sage, jouant de sa stabilité, ce que salue Denis Agovic : «Eux, on voit que chaque semaine, ils achètent deux ou trois nouveaux joueurs. C’est peut-être dur de trouver des automatismes dans ces conditions.»
Après son entraînement léger, mardi, sur les vertes prairies de l’université Saint Andrews, vénérable institution fondée en 1413, l’UNA a eu droit à sa dernière séance, mercredi, à Tannadice Park. Même ciel bas et gris. Même piaillements de mouettes quasi constants. De dernières heures folkloriques pour Strassen.
Et l’esprit dégagé de toute obligation supérieure à ses propres intérêts, assure Stefano Bensi, qui a rejeté la responsabilité du pathétique bilan estival luxembourgeois sur les épaules des trois autres représentants de la DN, eux qui «avaient des adversaires plus abordables».
Ce n’est pas à Strassen de s’imposer des obligations de résultat contre le 4e du championnat écossais dans l’espoir de sauver le ranking du pays, largement menacé par l’absence de victoires européennes jusque-là (NDLR : Differdange jouait et gagnait en soirée). Bensi et ses gars ne sont responsables que d’eux-mêmes et c’est déjà bien, eux qui se découvrent seulement cette année une destinée continentale au long cours.
Mais ça ne les empêche pas de s’appuyer sur les performances récentes du Progrès contre les Glasgow Rangers (2017 et 2029) ou du Fola contre Aberdeen (2016) pour se dire qu’il y a de l’espoir. Dans un 3-5-2 éprouvé lors des amicaux. Avec un Perez pour garder le ballon devant ou un Romeyns pour faire des kilomètres et défendre ? C’est sans doute l’une des clefs de ce match qui s’annonce intense et puissant. Mais cela, on laissera Özcan nous le raconter samedi.
«En fait, Aberdeen, ils avaient pressé pendant 90 minutes»
3 QUESTIONS Stefano Bensi va diriger sa première rencontre européenne. Avec toute son expérience encore vivace de joueur.
Il s’agit de votre premier match européen en tant que coach, vous qui en avez disputé 29 en tant que joueur. Vous comptez en faire plus assis sur le banc ?
Stefano Bensi : (Il sourit) Ça va vite, le foot. Quand je pense qu’il y a quelques mois, je me bagarrais pour éviter la relégation (NDLR : avec le Fola). Je dois être honnête, ça me manquait, l’Europe. À Veldin (NDLR : Muharemovic, son adjoint) et Tom (NDLR : Schnell, son préparateur physique) aussi. J’ai fait ça pendant six ans et, franchement, sans l’Europe, quand arrive juillet, on se demande ce qu’on va faire.
Comment fait-on pour expliquer aux joueurs la façon de tenir la pression d’un match au Royaume-Uni devant 15 000 spectateurs ?
Je leur ai envoyé à tous des scènes coupées des matches à domicile de Dundee pour qu’ils se familiarisent avec l’ambiance. Mais en fait, c’est la question qu’on se pose, la résistance à la pression, et c’est ce qu’on ne peut pas maîtriser. La seule chose que je leur ai dite, c’est de le prendre positivement. Mais tout dépend beaucoup de nous et de notre capacité à couper leur intensité en faisant mal. Si on y arrive, ça va les calmer, tous. Joueurs et supporters. Quant à nous, ça nous mettrait dans le match. Ne les laissons pas prendre confiance.
C’est le genre de confrontation qui ressemble plus à un Aberdeen - Fola (2016) ou à un Rangers - Progrès (2017), dans votre vision des forces en présence ?
Difficile à dire. De ce que je sais, eux ont déjà pris leurs réservations pour Vienne (NDLR : l’un des deux potentiels adversaires en cas de qualification est le Rapid, qui affronte les Monténégrins de Decic)! Donc, pour cette capacité à prendre le match à la légère, je dirais peut-être qu’on est comme le Progrès face aux Rangers ?! Mais eux, ils avaient Steven Gerrard (NDLR : en fait, seulement lors de leur deuxième confrontation, en 2019) comme coach, qui a des idées modernes, donc si on regarde le profil des équipes, de ce côté, ce serait plutôt Aberdeen, en face. D’ailleurs, j’y étais à ce match et donc, je sais ce qui nous attend. Jeff Strasser nous avait dit de faire attention, qu’ils allaient faire le pressing les vingt premières minutes… Alors qu’en fait, ils avaient pressé pendant 90 minutes. On n’avait pas réussi à les calmer. C’est notre objectif à Dundee.
Recueilli par Julien Mollereau, notre envoyé spécial à Dundee
3 QUESTIONS Stefano Bensi va diriger sa première rencontre européenne. Avec toute son expérience encore vivace de joueur.
Il s’agit de votre premier match européen en tant que coach, vous qui en avez disputé 29 en tant que joueur. Vous comptez en faire plus assis sur le banc ?
Stefano Bensi : (Il sourit) Ça va vite, le foot. Quand je pense qu’il y a quelques mois, je me bagarrais pour éviter la relégation (NDLR : avec le Fola). Je dois être honnête, ça me manquait, l’Europe. À Veldin (NDLR : Muharemovic, son adjoint) et Tom (NDLR : Schnell, son préparateur physique) aussi. J’ai fait ça pendant six ans et, franchement, sans l’Europe, quand arrive juillet, on se demande ce qu’on va faire.
Comment fait-on pour expliquer aux joueurs la façon de tenir la pression d’un match au Royaume-Uni devant 15 000 spectateurs ?
Je leur ai envoyé à tous des scènes coupées des matches à domicile de Dundee pour qu’ils se familiarisent avec l’ambiance. Mais en fait, c’est la question qu’on se pose, la résistance à la pression, et c’est ce qu’on ne peut pas maîtriser. La seule chose que je leur ai dite, c’est de le prendre positivement. Mais tout dépend beaucoup de nous et de notre capacité à couper leur intensité en faisant mal. Si on y arrive, ça va les calmer, tous. Joueurs et supporters. Quant à nous, ça nous mettrait dans le match. Ne les laissons pas prendre confiance.
C’est le genre de confrontation qui ressemble plus à un Aberdeen - Fola (2016) ou à un Rangers - Progrès (2017), dans votre vision des forces en présence ?
Difficile à dire. De ce que je sais, eux ont déjà pris leurs réservations pour Vienne (NDLR : l’un des deux potentiels adversaires en cas de qualification est le Rapid, qui affronte les Monténégrins de Decic)! Donc, pour cette capacité à prendre le match à la légère, je dirais peut-être qu’on est comme le Progrès face aux Rangers ?! Mais eux, ils avaient Steven Gerrard (NDLR : en fait, seulement lors de leur deuxième confrontation, en 2019) comme coach, qui a des idées modernes, donc si on regarde le profil des équipes, de ce côté, ce serait plutôt Aberdeen, en face. D’ailleurs, j’y étais à ce match et donc, je sais ce qui nous attend. Jeff Strasser nous avait dit de faire attention, qu’ils allaient faire le pressing les vingt premières minutes… Alors qu’en fait, ils avaient pressé pendant 90 minutes. On n’avait pas réussi à les calmer. C’est notre objectif à Dundee.
Recueilli par Julien Mollereau, notre envoyé spécial à Dundee