Malgré les crises successives, les créations d’entreprises continuent d’augmenter au Luxembourg, comme en témoignent les chiffres de la dernière étude du ministère de l’Économie.
Les entrepreneurs luxembourgeois gardent confiance. C’est en tout cas ce qui semble ressortir de la dernière enquête menée par le ministère de l’Économie, qui voit le nombre de demandes d’autorisation d’établissement augmenter en 2024. Au total, les services du ministre Lex Delles ont enregistré 12 578 demandes, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2023 (11 789). Parmi ces dossiers, on compte 5 741 nouvelles entreprises, un chiffre lui aussi en augmentation par rapport à l’année précédente (5 622 dossiers).
De manière générale, le nombre de demandes d’autorisation se maintient depuis 2018, année qui a vu une forte hausse des dossiers. Seul le covid aura fait chuter ces statistiques en 2020, avant qu’elles ne repartent de plus belle en 2021. «Je me réjouis que l’entrepreneuriat reste dynamique au Luxembourg», s’est félicité Lex Delles.
Parmi ces demandes, la grande majorité concerne les commerces ainsi que l’artisanat. «La réforme du droit d’établissement de 2023 a notamment permis de lever des freins à la création d’entreprise, en particulier dans l’artisanat et les professions créatives, ajoute Lex Delles. Le fait de créer son entreprise semble aujourd’hui davantage motivé par la nécessité que par l’opportunité.»
Les faillites en augmentation
L’économie du Grand-Duché connaît tout de même quelques difficultés, comme le montre l’augmentation des faillites par rapport à 2023. Passant de 659 à 819, leur nombre a augmenté de 24,3 % en un an. Celles-ci touchent particulièrement le commerce (361 faillites en 2023 contre 534 en 2024, soit une augmentation de 47,9 %), et l’artisanat qui a connu 270 faillites en 2024 contre 179 l’année d’avant (+ 50,8 %).
Et si la grande majorité des autorisations (87,2 %) sont accordées, le nombre d’autorisations annulées au cours de l’année 2024 a quant à lui bondi de 68 %, passant de 3 915 à 6 591 en comparaison de l’année précédente.
Enfin, on note aussi une baisse de 14 % des demandes de prestataires originaires de l’Union européenne. Alors qu’ils se maintenaient depuis plusieurs années, les certificats sont passés de 5 053 à 4 335 entre 2023 et 2024. Une grande partie des prestataires étrangers ayant effectué une demande sont originaires d’Allemagne (41,6 %), loin devant les Belges (28,9 %) et les Français (16,9 %).
Commerce : la proximité privilégiée
Dans le cadre du cinquième plan d’action en faveur des PME, le ministère a aussi présenté une série d’enquêtes sur la consommation au Grand-Duché. La première montre que 70 % des résidents vont faire leurs courses au sein de leur propre commune au moins une fois par semaine, alors que les centres commerciaux sont moins populaires.
51 % affirment également privilégier les produits locaux dans au moins la moitié de leurs achats. Huit habitants sur dix connaissent d’ailleurs Letzshop, un site de vente en ligne spécialisé dans les produits locaux, même si seulement 23 % avouent y avoir déjà effectué un achat. 76 % d’entre eux achètent pourtant en ligne, une part qui monte à 85 % chez les 18-34 ans.
Si les résidents sont globalement satisfaits de leurs commerces, notamment des temps d’attente dans les magasins et de la disponibilité des produits, ils sont nombreux à déplorer les compétences linguistiques du personnel (36 %), le manque de flexibilité dans la livraison des marchandises (24 %) ou le service après-vente (23 %). D’après la deuxième enquête, la satisfaction est plus haute chez les clients issus de la Grande Région, qui apprécient le large choix de produits ainsi que la qualité du service et du personnel.
Moins de dépenses au restaurant
S’intéressant plus particulièrement au secteur de l’Horeca, la dernière étude montre que deux tiers des sondés se rendent au restaurant au moins une fois par mois. Plus de la moitié (55 %) affirment y aller le week-end en soirée, même si un tiers aime aussi y aller en semaine à midi. Les critères les plus importants dans le choix sont la qualité des produits pour 60 % des gens, suivie du rapport qualité-prix (50 %) et de la qualité du service (41 %).
Si les clients sont globalement satisfaits des restaurants luxembourgeois, notamment pour ce qui est de l’hygiène et du service, 49 % reconnaissent y consacrer moins d’argent qu’avant. 30 % y vont tout simplement moins ,tandis que 16 % disent ne plus commander d’entrée ou de dessert et 11 % choisir des établissements moins chers.