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Harcèlement à Contern : la situation ne s’apaise pas


Cela fait un an qu’un employé s’est plaint de l’ambiance délétère au sein de la commune de Contern. Aujourd’hui, c’est la première échevine qui démissionne. (Photo : archives lq/alain rischard)

La première échevine, Stéphanie Ansay, a fini par démissionner du collège échevinal de Contern. Elle a longtemps hésité avant de dénoncer une situation qu’elle qualifie d’intenable.

Depuis septembre dernier, lorsque l’ambiance de travail au sein de la commune de Contern a été étalée au grand jour, les épisodes se succèdent autour de cette affaire. La semaine dernière, l’élue socialiste et échevine Stéphanie Ansay a démissionné non sans lancer, à son tour, une série de reproches à la bourgmestre de Contern, Marion Zovilé-Braquet (CSV).

Elle dénonçait, dans un communiqué, «une situation humainement et politiquement intolérable». Après les élections communales de 2023, elle souhaitait remplir sa fonction «dans le respect des citoyens et de notre personnel communal», écrit-elle. La réalité, telle qu’elle la décrit, est tout autre. Elle dénonce un manque de transparence et des informations qui lui ont été «délibérément cachées».

Après avoir longuement hésité, elle a pris la décision de mettre un terme à son mandat. «Aujourd’hui, j’en suis pleinement convaincue : je ne peux continuer à servir notre commune, ni moralement ni politiquement, au sein d’un collège échevinal dirigé par la bourgmestre Zovilé-Braquet. La bourgmestre élude toute responsabilité et se présente comme une victime», constate-t-elle. Elle observe que ceux qui osent critiquer la bourgmestre font l’objet de diffamation et sont publiquement discrédités, qu’ils viennent de l’intérieur ou de l’extérieur. «Cela suit un schéma récurrent : on n’assume jamais ses responsabilités et on rejette toujours la faute sur les autres», poursuit l’échevine démissionnaire.

Une situation «intenable»

Avec sa démission, elle espère faire prendre conscience que la commune a besoin «d’une nouvelle direction», car la situation est «intenable». Cela fait des mois, depuis septembre 2024 et des dénonciations de harcèlement, que la commune de Contern fait parler d’elle. «Notre administration municipale devrait enfin pouvoir travailler sereinement», ajoute Stéphanie Ansay.

La section LSAP se dit prête à poursuivre son travail constructif pour Contern, «au service de ses citoyens». Les socialistes veulent mener une politique «qui soit légalement, démocratiquement, transparente et surtout moralement digne de ce nom». Ce qui ne semble plus être le cas. «Pour moi et la section LSAP, il est clair que nous restons fidèles à nos principes démocratiques. En démocratie, les décisions de justice doivent être respectées; nous le devons à nos citoyens. Je ne me laisserai pas influencer», conclut-elle.

Sur les ondes de RTL, la bourgmestre de Contern, Marion Zovilé-Braquet, s’était montrée surprise par la démission de son échevine, avait dit ne pas savoir ce qu’il fallait entendre par pression et n’avait nullement l’intention de démissionner. En revanche, elle avait bien pris la décision de licencier deux employés communaux, qui ont obtenu gain de cause en justice. Cette semaine, le conseil communal a décidé de ne pas faire appel de ce jugement. Une décision que salue l’OGBL.

Appel à une médiation

Le syndicat estime qu’il est temps, maintenant, «de concrétiser cette décision». Cela signifie, pour l’OGBL, «la réintégration immédiate et complète des deux employés concernés dans leur vie professionnelle à la commune de Contern, comme l’a déjà prévu une décision de justice pour l’un d’eux». En ce qui concerne le délégué du personnel, le syndicat exige «la levée immédiate de la suspension et de la procédure judiciaire engagée».

Cela étant exprimé, le syndicat ne veut pas en rester là. «Par le passé, des voix courageuses au sein de l’administration municipale ont révélé de graves griefs», rappelle l’organisation syndicale. «Ces problèmes ne disparaîtront pas en renonçant à toute action en justice», poursuit-elle. L’OGBL appelle à la mise en place «d’un processus de médiation facilité par des acteurs externes». Le ministère de l’Intérieur «a la responsabilité de proposer activement une telle médiation et d’en préparer le terrain», déclare l’OGBL.

«Nous sommes conscients que la médiation ne peut avoir lieu que sur une base volontaire et avec l’accord de toutes les parties concernées. Néanmoins, il est important qu’un signal clair en faveur de la désescalade et de la résolution du conflit soit envoyé par les autorités supérieures», écrit le syndicat.

Comme pour la section locale du LSAP, l’objectif du syndicat est de «surmonter les profondes divisions au sein de l’administration municipale, de rétablir la confiance et de créer un environnement de travail sain».

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