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Le pétrole cherche une direction dans un marché fébrile avant l’Opep


Un puits de pétrole dans le Dakota du Nord. (Photo : AFP)

Les prix du pétrole hésitaient mardi en cours d’échanges européens, dans un marché particulièrement volatile à l’approche de la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) vendredi à Vienne.

Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 44,68 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 7 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance prenait 15 cents à 41,80 dollars.

Les cours du Brent et du WTI, qui ont perdu lundi soir les gains qu’ils avaient accumulés au cours de la séance, ont tenté un rebond mardi en début d’échanges asiatiques, avant d’osciller à proximité de l’équilibre. « Les fluctuations considérables des prix sur le marché pétrolier ces dernières semaines reflètent un manque de consensus parmi les investisseurs », notaient les analystes de Commerzbank.

Ces derniers jugeaient toutefois que le niveau élevé de l’offre excédentaire sur le marché de l’or noir restait une raison importante de la faiblesse des prix.

« Sur la base d’une enquête, Bloomberg estime par exemple que la production de l’Opep en novembre s’élève à 32,12 millions de barils par jour », relevaient-ils, alors qu’officiellement son plafond de production est fixé à 30 millions de barils par jour.

Les membres de l’Opep devraient reconduire ce plafond actuel lors de leur réunion semestrielle de vendredi, aussi plusieurs analystes estimaient-ils improbable une réduction de production mondiale de brut à court terme.

La plupart des observateurs s’attendent en effet à ce que le cartel, qui contribue largement à la déprime des cours en s’abstenant d’abaisser ses objectifs de production et en les dépassant nettement dans les faits, s’en tienne à sa stratégie actuelle consistant à inonder le marché d’or noir pour contrer l’essor du pétrole de schiste américain et préserver ses parts de marché.

« Il semble n’y avoir aucun signe que l’offre excédentaire puisse être réduite dans un futur proche », poursuivaient les analystes de Commerzbank, ajoutant que l’Opep n’avait « pas l’intention de réduire sa production unilatéralement, sans l’implication des pays hors-Opep, notamment la Russie et la Norvège ».

Quant à la production de l’autre poids lourd du marché pétrolier, les États-Unis, elle n’a décliné que de 20.000 barils à 9,3 millions de barils par jour en septembre, selon le rapport mensuel du Département américain de l’Énergie (DoE).

Dans ce contexte, les investisseurs scruteront à nouveau mercredi les statistiques hebdomadaires sur l’état des réserves de brut aux États-Unis, dont un premier indice leur sera fourni par la publication ce mardi, après la clôture des marchés, des estimations de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API).

« Le reste de la semaine devrait encore être très volatile pour les marchés financiers en raison de nombreuses annonces à hauts risques inscrites à l’agenda », observait pour sa part Lukman Otunuga, analyste chez CMC Markets.

Une réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne prévue jeudi, au cours de laquelle la plupart des investisseurs s’attendent à ce que l’institution de Francfort étende ses mesures de soutien à l’économie en zone euro, a soutenu ces derniers jours l’appréciation du dollar face à l’euro.

En outre, le prochain rapport mensuel sur l’emploi américain, attendu vendredi, pourrait conforter les attentes, désormais très hautes chez les investisseurs, de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) relever ses taux ce mois-ci, ce qui aurait aussi pour effet de rendre le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs.

« Il est possible que la hausse du dollar fasse pression sur les prix des matières premières qui sont libellées (en billets verts) » et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d’autres devises, précisait M. Otunuga.

Autre signe maussade pour les marchés, la publication mardi des chiffres sur la production industrielle chinoise, qui a enregistré en novembre son plus fort repli depuis trois ans, ce qui confirme une fois encore l’essoufflement de la deuxième économie mondiale et premier consommateur d’énergie de la planète.

AFP/M.R.