Accueil | Grande Région | L’Arche en zone de turbulences

L’Arche en zone de turbulences


 Frédéric Simon est directeur de L’Arche à Villerupt, depuis mars dernier. (Photo : le républicain lorrain/bertrand baud)

Ouvert en 2022 avec l’ensemble de la structure culturelle, le bar-restaurant de L’Arche ferme ses portes.

Le bar-restaurant de la structure culturelle L’Arche, à Villerupt, cesse son activité. En toile de fond, un déficit budgétaire qui s’aggrave depuis l’ouverture du lieu en 2022. Pour le directeur, Frédéric Simon, en poste depuis mars, il s’agissait d’un choix «de sauvegarde» : «soit nous fermions le restaurant, soit L’Arche entière.» La structure culturelle emploie aujourd’hui 13 personnes, dont quatre affectées au bar restaurant. Un rapport de force qui questionne la direction : «L’activité principale de L’Arche, c’est l’accueil de spectacles, l’éducation artistique. Ces pôles étaient sous-dotés, alors que le restaurant, lui, mobilisait un tiers des effectifs.»

Le déficit n’est pas une nouveauté. En 2022, L’Arche enregistrait déjà 100 000 euros de pertes. «En 2024, on était à 80 000 euros. C’est 10 % de notre budget global. Et on commence 2025 avec le même trou», résume le directeur. L’établissement approche désormais du seuil critique : «Il va nous manquer trois mois de trésorerie. La mise sous tutelle n’est plus une hypothèse lointaine.» L’un des nœuds du problème réside dans le statut même de la structure.

L’Arche est un établissement public : la direction n’a ni capacité d’emprunt, ni avance de trésorerie, ni accès à un crédit relais. Les partenaires publics s’inquiètent. «Je ne peux pas faire payer. Je peux juste autoriser à payer, si les fonds sont là. La comptabilité publique bloque tout si la caisse est vide», explique Frédéric Simon.

Un recentrage, pas un abandon

Autre difficulté : le bar-restaurant n’entre pas dans les charges fixes prises en charge par les subventions publiques. «Je ne peux pas utiliser des fonds publics pour soutenir une activité qui, en plus, ne tourne pas à plein régime.» Certes, l’espace a fonctionné, comme lors du Festival du film italien avec près de cent couverts par jour. Mais ces pics restent exceptionnels. «Ce n’est pas une activité pérenne sur l’année», explique le directeur. La fermeture ne signe pas nécessairement la fin de toute activité de restauration sur le site. «Je ne peux plus recruter, mais je peux déléguer. Il faudra adapter le modèle. Peut-être confier la gestion à des acteurs privés, selon les événements.»

La direction insiste : il ne s’agit pas d’un abandon, mais d’un recentrage. « J’ai été embauché avec des problèmes déjà installés. Il faut assumer. Fermer le restaurant, c’est éviter de mettre 13 personnes sur le carreau dans six mois », se rassure-t-il. « La plupart des employés du bar vont être reclassés. Nous avons déjà des propositions d’entretien dans le secteur du bâtiment ou sur d’autres missions. »

Une employée a toutefois fait savoir qu’elle mettrait un terme à sa collaboration avec la structure pour des raisons de santé. La décision permet à L’Arche de garder la tête hors de l’eau. Pour combien de temps, cela dépendra de la capacité du lieu à convaincre ses tutelles… Et à se réinventer.

Anaïs Riffi
(le Républicain lorrain)

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .