L’équipe de France, dirigée depuis octobre par Laurent Bonadei, va se confronter à son destin pour briser le plafond des quarts de finale en affrontant sa bête noire en grande compétition, l’Allemagne, qui l’a éliminée en demi-finale de l’Euro-2022.
Les Bleues n’ont « pas du tout de complexe d’infériorité », a assuré cette semaine l’ailière Delphine Cascarino, double buteuse et passeuse décisive en poules, « c’est à nous de créer notre histoire, on va tout faire pour renverser la tendance ». Si elles se qualifient, ce sera seulement la quatrième fois que les Bleues atteindront le dernier carré d’une grande compétition, après la Coupe du monde en 2011, les Jeux olympiques en 2012 et l’Euro en 2022. Les Bleues de Corinne Diacre avaient été alors éliminées par les Allemandes.
Depuis, les Françaises restent sur des échecs d’une élimination en quart de finale à la Coupe du monde en 2023 et lors des JO l’été dernier. « Plutôt que d’un plafond de verre, j’ai envie de parler de cap à franchir. Je trouve que ce groupe avance et franchit des caps, avec la Ligue des nations, ce groupe qu’on annonçait un groupe de la mort. J’ai pleinement confiance en elles », a assuré le sélectionneur français vendredi devant la presse, qui peut compter sur l’ensemble de son effectif.
Les Allemandes sans Gwinn ni Wamser
Mais l’histoire est largement en faveur des Allemandes car elles n’ont jamais remporté un seul des cinq matches en grande compétition (quatre défaites, un nul). Samedi soir à Bâle, le défi reste immense mais loin d’être impossible car l’Allemagne est orpheline de son attaquante emblématique à la retraite, Alexandra Popp, mais aussi de sa capitaine blessée en début de compétition, Giulia Gwinn.
Les finalistes de 2022 devront aussi se passer de leur remplaçante Carlotta Wamser, exclue pour une main volontaire dans la surface contre la Suède. Malgré ce contexte et la lourde défaite contre la Suède (4-1), elles pourront compter sur une attaque rapide sur les ailes – avec Klara Bühl à gauche et la néo-Lyonnaise Jule Brand à droite – et clinique en pointe, grâce à leur redoutable buteuse Lea Schüller (54 réalisations en 78 sélections).
« Ce sont les Françaises les favorites mais nous avons eu le temps de préparer ce match et je pense qu’on va gagner », a déclaré le sélectionneur Christian Wück, à la veille du quart contre la France samedi à Bâle. « Je pense que tout le monde sait qu’elles ont une bonne attaque. Elles ont aussi des bonnes remplaçantes rapides et efficaces, nous devons nous ajuster. Mais nous aussi, nous avons des forces offensives », a-t-il dit.
«On peut renverser la tendance à tout moment»
Mais le plus dur commence bien maintenant pour l’équipe de France, qui récupère au meilleur moment sa capitaine Griedge Mbock, remise d’une blessure. « On a conscience qu’on peut renverser la tendance à tout moment, on peut parler de supplément d’âme, on a un groupe qui est complet et capable de montrer qu’il peut surprendre », selon la capitaine.
« Maintenant je sais qu’on va être face à une grosse équipe d’Allemagne, ça sera un match difficile, sachant qu’on est encore une équipe jeune en évolution et c’est aussi dans ce genre d’épreuve qu’on va voir si on a la capacité d’élever notre niveau et d’ambitionner plus qu’un quart de finale », a assuré mercredi à l’AFP Laurent Bonadei, qui a fait le pari de la jeunesse et n’appelant plus Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali.