REPRISE EN BGL LIGUE (J-15) Quand le nouveau coach lâche les mots «courses» et «intensité», tout le monde salive. Mais l’USM a aussi tout un secteur offensif à reconstruire, alors…

Les maillots façon tenue de camouflage avaient la cote la saison passée. Et ceux, vert et noir de l’US Mondorf, ont fait leur office : ils ont particulièrement bien dissimulé le bilan que l’équipe pouvait tirer de sa saison 2024/2025, entre immense satisfaction d’avoir établi le plus gros total de points du club en DN (53) et infime déception d’être passé tout près d’un très gros coup (à 4 pts de l’Europe). Hésiter entre ces deux tendances lourdes n’aidera pas plus, au moment où la saison 2025/2026 va s’élancer, à dessiner les contours d’une ambition mondorfoise : on ne sait pas encore ce qu’il faut en penser. Petit, ou gros outsider, le club du président Strasser?

Il y a des indices pour partir dans un sens comme dans l’autre. Déjà, face au départ de David Zitelli, qui a filé à Virton redonner une chance à son couple avec Pascal Carzaniga, l’USM est parvenue à signer l’un des coaches les plus demandés de l’autre côté de la frontière et de ce côté aussi, Jérémy Deichelbohrer, qui a failli amener le petit Villerupt (d’où il n’a ramené qu’un joueur, «par respect pour cette belle aventure humaine») en National 3.

Avec son assentiment, le comité a conservé une grande partie du staff et mené un recrutement pour l’heure assez minimaliste (un attaquant et un défenseur doivent encore débarquer) signes d’une grande stabilité. Mais cet argument-là, qui a pour sous-texte l’existence d’affinités et d’automatismes, a-t-il du poids quand les principes de jeu changent?

Comme Hasanbegovic, aussi, va partir…

Après, Deichelbohrer est assez moderne pour sortir, en pleine préparation, les mots qui font tilt dans l’esprit du suiveur attentif. «Mon équipe va être organisée, avec beaucoup d’intensité, beaucoup de courses. Ce que je peux promettre aux supporters, c’est de la générosité.»

Un projet de jeu rock’n’roll, pour Mondorf, cette année? C’est l’idée force, mais on va se calmer : le club a aussi fait des choses moins bling-bling que cette alléchante profession de foi, mais tout aussi importantes. Des trucs de gestionnaire intelligent plutôt que flamboyant Comme acheter, enfin, des GPS pour travailler de façon plus pointue, comme étoffer les postes d’encadrement de l’équipe, comme se poser pour réfléchir à l’animation offensive, qui bénéficiera de l’apport de l’élégant et inspiré Daham (ex-Progrès) à la baguette.

Ce dernier aspect est très nécessaire depuis que Deichelbohrer a la certitude qu’il doit reconstruire le secteur. Bekkouche est en effet parti à Hostert, Far à Dieppe et Hasanbegovic devrait lui aussi bientôt faire ses valises. Les deux derniers pesant 17 buts et 8 passes de la sixième meilleure attaque de la saison, il y a là matière à s’interroger sur la capacité immédiate de ce groupe à faire mal devant. Contre Metz, en amical (défaite 1-0), le technicien a eu l’impression «de voir enfin une équipe», mais aussi que ses gars «ne sont qu’à 40 % du niveau qu’on devra avoir à la reprise». Cela devrait suffire pour commencer à jouer de la bossa nova en août.