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Expo universelle à Osaka : l’«emprunt» de matériaux, le futur de la construction


Les différentes entités du pavillon luxembourgeois vont être démantelées et réutilisées dans le secteur de la construction japonaise. (Photo : sip/emmanuel claude)

Le pavillon luxembourgeois sera entièrement démantelé après la fin de l’Expo 2025. Ses composantes vont intégrer le circuit de la construction circulaire, un concept à promouvoir au Grand-Duché.

Le pavillon luxembourgeois figure parmi les plus populaires de l’Exposition universelle à Osaka. Durant les trois premiers mois de l’évènement, 167 000 visiteurs sont venus découvrir la beauté et la diversité du Grand-Duché. Et ils ont pu contempler de près une architecture et un concept qui répondent parfaitement aux principes de la construction circulaire. En d’autres termes : l’ensemble des matériaux seront réutilisés une fois le pavillon démantelé, après la fin de l’Expo 2025, à la mi-octobre.

La mission officielle qui a emmené cette semaine au Japon le Grand-Duc héritier, la ministre Stéphanie Obertin ainsi qu’une importante délégation économique s’est parfaitement prêtée à mettre en évidence les particularités du pavillon, qui excelle, et pas seulement par la scénographie parfaitement réussie.

«L’approche du Luxembourg a été très intéressante. L’objectif n’était pas d’entrer en compétition avec les architectes des autres pavillons – comme c’est souvent le cas lors d’expositions universelles –, mais de miser sur l’authenticité. La réduction de la consommation de ressources et de déchets est le fil rouge du projet», renseigne Arnaud De Meyer, l’architecte en charge de la réalisation du pavillon.

Des pavillons au caractère durable

L’Expo 2025 se caractérise moins par des pavillons futuristes, mais plutôt très novateurs, au caractère durable. Bon nombre de bâtisses sont ainsi en bois, d’autres reposent sur d’importantes structures métalliques. Le Grand-Duché a opté pour une construction comprenant comme principaux matériaux des blocs en béton, différentes entités entourées d’une façade fait de panels, une structure métallique et un toit en membrane. La clé est que tous ces éléments pourront être réutilisés dans de futurs projets de construction.

«L’idée a été d’emprunter ces matériaux pour servir sur une période limitée dans le temps. Une fois le tout démantelé, on pourra rendre les composantes au secteur de la construction japonaise. L’importance est de maintenir l’intégrité des matériaux utilisés», explique Arnaud De Meyer, travaillant pour «STDM architects». La taille des blocs, des panels ou du métal employés n’a pas été modifiée, ce qui facilitera leur réutilisation.

Pour ce qui est du toit, la membrane sera utilisée pour créer des sacs souvenirs du pavillon, qui, bien avant le début de la production, sont déjà sold out.

«Créer un impact positif»

Le fait que les organisateurs soient obligés de rendre le site de l’Exposition universelle, une île artificielle de plus de 150 hectares, en l’état original, n’est pas la seule motivation pour le Luxembourg et les autres pays à avoir misé sur les principes de constructions circulaires.

Le principe d’«emprunter» des matériaux et ressources doit aussi devenir un élément clé de la transformation vers une société plus durable. L’économie circulaire forme, en quelque sorte, la base pour réussir ce défi. Le principe linéaire se résume à la chaîne «prendre – réaliser – jeter». Le recyclage qui est déjà solidement ancré ne suffit pas à faire face aux grands défis environnementaux qui se posent.

«Il faut laisser derrière soi la conviction que tout ce que nous faisons a un impact négatif. Il nous faut désormais voir comment préserver la valeur de matériaux et créer, ainsi, un impact positif. Le but est de forger une économie positive et régénérative», met en perspective Jeannot Schroeder, le directeur de la société «+ImpaKT», étroitement impliquée dans la conception du pavillon luxembourgeois.

Un mot d’ordre : réduire notre empreinte écologique

Une condition indispensable pour réaliser des projets circulaires serait de se poser dès le début les bonnes questions, avant de planifier une mise en exécution détaillée afin d’assurer, dans le domaine de la construction, la réutilisation des matériaux. «Le meilleur des plans n’est pas réalisable si on commet des erreurs au départ», souligne Jeannot Schroeder.

Les enseignements retirés du «fantastique voyage», mené par des acteurs luxembourgeois et japonais pour réaliser ensemble le pavillon grand-ducal, doivent dorénavant aussi avoir des répercussions sur le plan national. «Ces 10 dernières années, le Luxembourg a développé des compétences significatives en matière d’économie circulaire. Le mot d’ordre doit rester de réduire notre empreinte écologique, en repensant notamment l’utilisation des matériaux dans la construction», souligne, depuis Osaka, la ministre Stéphanie Obertin.

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