Le syndicat de l’enseignement SEW/OGBL pointe du doigt un bac à deux vitesses après la publication des taux de réussite.
Le SEW/OGBL a pointé du doigt les différences au niveau des taux de réussite pour le Baccalauréat européen et pour les épreuves de la Première classique et Générale. Elles sont, en effet, notables. Le gouvernement a diffusé ces dernières semaines les résultats du bac selon les filières. Pour le bac européen, le taux de réussite s’élève à près de 98,89%, pour la Première classique alors que seulement 66 % des élèves de l’Enseignement général et 83 % de l’Enseignement classique ont réussi leur Bac du premier coup. L’écart donne le vertige, mais le syndicat a donné son explication.
Le système européen permet aux bacheliers de réussir leur Bac même s’ils obtiennent plusieurs notes insuffisantes, à condition que la moyenne générale soit suffisante alors que dans le système luxembourgeois, chaque matière d’examen doit, en principe, être réussie, si nécessaire par un rattrapage ou, sous certaines conditions, par une compensation.
Les matières majeures ne sont pas compensées dans le système luxembourgeois. Moyenne annuelle prise en compte à 50% pour le bac européen et 33% pour le bac luxembourgeois, note en plus pour l’attitude de l’élève, note pondérée, compensation pour toutes les matières… la liste des avantages est longue dans le système européen.
Un monde éducatif à deux vitesses
Cela provoque un monde éducatif à deux vitesses, où les élèves ont un même diplôme mais sont loin d’avoir les mêmes compétences selon le syndicat. Tous les élèves ne sont donc pas préparés de la même manière pour les études supérieures. Ce manque d’équité va aller croissant vu l’augmentation des capacités des classes européennes. Cela entame aussi l’homogénéité de la société luxembourgeoise avec des cursus parallèles selon le SEW/OGBL.
Le «vivre-ensemble» en prend un coup et le syndicat demande des réformes adéquates pour l’école publique pour remettre en ordre le système éducatif qui se fragmente.