Le Grand-Duc héritier Guillaume a découvert, mardi après-midi, le pavillon luxembourgeois et son concept «Doki Doki», une onomatopée japonaise décrivant le battement du cœur. Impressions.
L’histoire retiendra que le dernier grand voyage du Grand-Duc Henri en tant que chef de l’État l’a amené, fin mai, au Japon. Son fils, le futur souverain Guillaume, a aussi mis le cap sur le pays du Soleil levant pour la dernière des quelque 70 missions économiques qu’il a menées, depuis l’an 2000, comme Grand-Duc héritier.
Une certaine émotion accompagne donc certainement le Prince Guillaume lors de son voyage à Osaka, la métropole japonaise qui accueille depuis la mi-avril l’Exposition universelle 2025. Sur 155 hectares de l’île artificielle Yumeshima, spécialement aménagée pour ce rendez-vous, sont installés 165 pavillons. Le site est entouré par un immense anneau – la plus grande construction en bois massif au monde – qui permet de contempler l’Expo en hauteur (12 mètres) et sur une longueur de près de deux kilomètres.
Le Luxembourg est l’un des 158 pays participants. Et le pavillon grand-ducal figure parmi les plus prisés. Lundi, par exemple, les visiteurs étaient très nombreux à faire la file. L’attente pour accéder au pavillon se chiffrait alors à près de deux heures, alors que la pluie tombait sur les curieux.

Un impressionnant voyage virtuel
Mardi, le soleil était de retour, ce qui a permis de mieux supporter les températures dépassant les 30 °C. C’est à l’ombre que le Grand-Duc héritier a été accueilli par André Hansen, le commissaire général du Luxembourg pour l’Expo, et Daniel Sahr, le directeur du pavillon. Cette fois, les visiteurs ont dû laisser la priorité à l’invité de marque, qui s’est rapidement, comme le reste de la délégation, senti comme à la maison. La scénographie parfaitement réussie du pavillon, qui se résume à trois blocs thématiques, met en lumière les qualités du Grand-Duché : sa diversité, son caractère multiculturel, le multilinguisme, l’esprit d’innovation, ses larges zones naturelles et ses nombreux lieux emblématiques.
En début de visite, on se retrouve d’un coup dans le tram ou à écouter un air de piano au Café des Artistes. On peut y voir aussi la cuisine type d’un ménage luxembourgeois, avec un réfrigérateur rempli de produits nationaux. «Les Japonais, qui représentent 90 % des visiteurs, sont très discrets. Ils n’ont pas une véritable notion du Grand-Duché. Au pavillon, ils peuvent découvrir, en moins d’une demi-heure, la richesse naturelle et culturelle de notre pays et sont, par exemple, étonnés de voir un banquier luxembourgeois s’adresser, dans un message vidéo, en japonais aux visiteurs», affirment les dirigeants du pavillon.

Même le futur chef de l’État devrait encore avoir découvert des coins cachés de «son» Luxembourg. Comme pour tout autre visiteur, la troisième et dernière partie de la scénographie était la plus impressionnante pour le Prince Guillaume. Assis sur un immense filet noir, il a pu contempler les images diffusées sur trois écrans LED géants, qui permettent une immersion dans les paysages, les réserves naturelles et les grands centres urbains du Grand-Duché. On se croirait sur place, devant le Palais ou à Belval, au lac de la Haute-Sûre ou sur les sentiers du bassin minier.
C’est probablement ici que le concept choisi pour le pavillon produit le plus son effet. «Doki Doki», une onomatopée japonaise pour décrire le battement du cœur, est le fil rouge de la présentation du Luxembourg au grand monde. L’idée est claire : amener les Japonais et les autres visiteurs à tomber amoureux du Grand-Duché. Mais aussi entendre battre le cœur rouge-blanc-bleu, que ce soit sur terre, par exemple lors de la veille de la fête nationale, ou dans l’espace, où sont déployés des satellites luxembourgeois.
L’authenticité et la proximité caractérisent le pavillon. «On choisit, contrairement au flux continu de visiteurs à l’Expo de Dubaï, de limiter à 25 personnes les groupes qui découvrent les différentes parties du pavillon. C’est la proximité que l’on connaît et transmet en tant que petit pays», affirme André Hansen.

La Grillwurscht dégustée avec des bâtonnets
Les visages sont rayonnants au moment d’arriver dans la petite cour intérieure du pavillon, où est installé un espace de restauration que l’on pourrait comparer à une buvette ou un chalet installé à la Schueberfouer. À Osaka, les élèves de l’École d’hôtellerie et de tourisme (EHTL) servent des Grillwurschten, accompagnées de Gromperekichelcher et d’une bonne bière luxembourgeoise. «La particularité est que les Japonais sortent un bâton pour manger leur saucisse ou les galettes de pomme de terre», s’amuse Alain Hostert, le coordinateur de l’EHTL présent à Osaka.
Pas de Grillwurscht, par contre, hier, pour le Grand-Duc héritier. Il a cependant eu droit à des gourmandises luxembourgeoises, dont des dés du fameux Baamkuch.
Dans la foulée, le Prince Guillaume a visité le pavillon japonais et celui de l’Espagne. Son «tour du monde» ne fait que commencer, avec de nouvelles escales ce mercredi, où la délégation et son chef de file royal vont également se concentrer sur des coopérations entre le Luxembourg et le Japon dans les domaines de l’hydrogène et du spatial.