Après huit heures de pourparlers, les protagonistes de cette quête de l’accord parfait nous livrent leurs impressions.
L’attente fut longue, très longue. Huit heures. Et toujours pas d’accord en vue. Peut-être à la rentrée. Un troisième round a été annoncé pour le 3 septembre. (Presque) tout le monde semblait plutôt confiant qu’un accord soit trouvé ce jour-là. En attendant, motus et bouche cousue pour ne pas nuire au dialogue social fraîchement rétabli.
Les protagonistes de cette quête de l’accord parfait nous ont livré leurs impressions après huit heures de pourparlers. Il était 22 heures passées et les mines étaient tirées, les cernes creusés. Luc Frieden n’a pas manqué de saluer « la positive attitude » des uns et des autres.
Luc Frieden : « Il ne manque plus grand-chose avant de parvenir à un accord »
« Nous avons bien avancé. Les discussions ont été très constructives. Il est cependant très difficile de concilier les positions des partenaires sociaux. Nous avons souvent essayé de construire des ponts, de trouver des compromis et chacun a essayé d’avancer vers une solution. Nous avons abordé trois points. La réforme des retraites et comment renforcer le système financièrement, l’ouverture des magasins et le travail du dimanche. À chaque fois, nous avons l’impression d’avoir bien avancé. Il y a eu des compromis. Et je pense que le verre est à moitié plein. Il ne manque plus grand-chose avant de parvenir à un accord. Chacun va pouvoir étudier les propositions mises sur la table en détail. Certaines doivent encore être calculées car de nouveaux éléments sont venus s’ajouter. »
Le Premier ministre espère parvenir à un accord le 3 septembre prochain à l’issue d’un troisième round de pourparlers.
« Nous nous approchons de solutions pour parvenir à un accord qui ne sera sans doute pas parfait, mais qui conviendra à tous et qui permettra de reconstruire des ponts qui permettront à notre pays de se développer tant sur le plan social qu’économique. »
« Certains thèmes sont plus complexes que d’autres. La réforme des retraites comporte plusieurs éléments à prendre en compte. Les autres sont plus simples à résoudre d’un point de vue technique, mais pas nécessairement sur le plan politique. »
La réforme des retraites devra rassembler des pistes apportées par tous les partenaires et le gouvernement. il n’en dira pas plus à ce sujet si ce n’est qu’un pas « substantiel » en avant a été franchi hier et que les discussions ont été constructives. « Nous sommes plus proches d’un accord qu’il y a une semaine » et « nous pouvons prendre des vacances sur fond de paix sociale ».
Xavier Bettel : « Aujourd’hui, je dirai : mission accomplie. »
« Chacun y a mis de la bonne volonté. Le Premier ministre et moi-même avons eu des discussions et fait la navette entre les uns et les autres. Tout le monde était prêt à mettre de l’eau dans son vin. Si cette attitude positive perdure jusqu’après les vacances, je suis persuadé que nous avancerons », a estimé l’indécrottable optimiste. « Tant que le doute persiste, ce n’est pas bon. Je suis confiant qu’en septembre, nous atteindrons la paix sociale. Aujourd’hui, je dirai : mission accomplie. »
Nora Back (OGBL) : « Une toute autre réunion que celle de la semaine passée »
« Cela a été une toute autre réunion que celle de la semaine passée. Nous nous sommes rapprochés sur un certain nombre de points. C’était très constructif. Nous avons montré que nous étions capables de compromis. Certains points restent cependant ouverts à la discussion. » Elle n’en révèlera, elle non plus, pas davantage. « Par respect pour le dialogue social, nous nous sommes engagés à ne rien dire pour le moment. »
Malgré des opinions diamétralement opposées, le dialogue avec le patronat, les échanges ont été sereins. « Cela a été dur, mais nous avons réussi à faire un pas vers l’autre aujourd’hui. Je pense qu’il est dans notre intérêt à tous de trouver un accord. »
Patrick Dury : (LCGB) : « Nous approchons d’un résultat »
« Nous sommes venus négocier des résultats. Les négociations ne sont pas encore terminées. Le résultat n’est pas encore là dans le détail, mais nous nous en rapprochons. » À suivre, des vacances studieuses à étudier les propositions. « Les négociations partent dans la bonne direction. »
Le président du LCGB préfère prendre son temps pour arriver à un bon compromis plutôt que de tout bâcler pour parvenir plus rapidement à un accord.
Romain Wolf (CGFP) : « Le dialogue social a repris »
« Le dialogue social comme nous l’entendons a repris et fonctionne. Le gouvernement écoute et ne campe pas sur ses positions. La réforme des pensions est un des sujets les plus importants pour nous. (…) Nous n’avons pas encore abouti, mais nous nous approchons d’un accord. »
Michel Reckinger (UEL) : « Chacun devra faire obole »
« Nous délimiter le sujet de la réforme des retraites. Nous allons devoir trouver un accord sur un certain nombre de points. Nous sommes en faveur d’un accord équilibré. Nous ne cautionnerons pas un accord qui mettra en danger l’avenir de nos enfants. Chacun devra faire obole, qu’il s’agisse des retraités, des futurs travailleurs et des patrons. »
Quant à savoir à quel point les conditions de la réforme des retraites ont changés en une semaine, Michel Reckinger se concentra de répondre qu’une voie a été négociée sur laquelle avancer. « Nous n’accepterons pas d’accord qui ne s’intègre pas dans un paquet. » Qui comprend notamment les heures de travail et le travail du dimanche sur lesquels les parties autour de la table n’ont pas avancé, selon lui.