Auteur en mai de sa seconde montée successive, Bissen s’apprête à découvrir l’élite, avec l’ambition de s’y installer mais aussi du retard dans plusieurs domaines.

Le 11 juillet 2024, c’est avec Vitor Pereira sur son banc que Strassen disputait le premier match européen de son histoire, contre les Finlandais de KuPS (0-0 en Ligue Conférence). Un an plus tard, c’est avec un promu qu’il prépare l’exercice à venir et pour Bissen, s’être adjoint ses services est d’autant plus remarquable que la montée en BGL Ligue n’était pas encore assurée quand le technicien de 46 ans, remercié en novembre par l’UNA, s’est engagé fin avril pour la saison 2025/2026. Mais Pereira et ses fidèles adjoints, Paulo Gomes et Pedro Garcia, se définissent avant tout comme «des hommes de projet», et celui qui leur était proposé à Bissen leur semblait séduisant, quelle que soit la division dans laquelle évoluerait le FC Atert à leur arrivée.

Pedro Teixeira et son staff ayant bouclé leur mandat sur une seconde montée consécutive, arrachée le 29 mai en barrage contre Bettembourg (1-0), le trio a gagné un an sur ce fameux projet, et peut donc s’atteler dès cette année à la pose du deuxième étage de la fusée bissenoise : «Structurer le club pour le maintenir en BGL Ligue», un niveau qui nécessite «une nouvelle organisation». «Depuis dix ans, Pedro, Paulo et moi avons mis en place une méthodologie qui va au-delà de la seule partie sportive, développe Vitor Pereira. On met l’accent sur des détails auxquels d’autres clubs ne pensent pas toujours mais à la fin, ça comptera.»

Staff médical, GPS, datas ou «salle d’analyse» sont ainsi autant de nouveautés qui constituent à ses yeux «le minimum en BGL Ligue» mais «rapporteront des points», au fil d’une saison que Bissen a commencée, barrage oblige, avec «une semaine de retard par rapport à la concurrence». Et plusieurs par rapport à Differdange et Dudelange, deux Européens à qui le FC Atert rendra visite dès les 1^re et 3^e journées, entrecoupées d’un match à domicile contre la Jeunesse. Sacrée entrée en matière pour une équipe qui doit, en prime, se familiariser avec un nouveau système, Pereira étant adepte d’une défense à trois. Et n’a toujours pas fini son mercato (deux à trois joueurs sont encore espérés) malgré la dizaine de renforts déjà signés, dont beaucoup ont en commun d’être arrivés un peu à court de rythme. Voire beaucoup, dans le cas de l’ancien Merschois Joel Rodrigues, qui a passé la saison à soigner ses ligaments croisés et ne sera «pas prêt pour la reprise».

On met l’accent sur des détails auxquels d’autres clubs ne pensent pas toujours mais à la fin, ça comptera

Cela n’empêche certaines recrues comme Kénio Cabral (un piston gauche qui s’entraînait avec les pros à Alverca, en D2 portugaise, et que Pereira décrit comme l’une des révélations du dernier championnat U23 lusitanien) et Jonas Albenas (un latéral droit formé à Metz et Auxerre avant de passer deux ans par le Waldhof Mannheim en D3 allemande et quelques mois par la réserve du CSKA Sofia en D2 bulgare), de susciter la curiosité. Mais les essais se poursuivent toujours du côté du terrain du Klengbousbierg. «On doit l’accepter car on recherche des joueurs, mais ça empêche de peaufiner les automatismes», regrette Vitor Pereira, qui n’est pas loin de penser que le promu repart presque «de zéro». Mais garde pour objectif de «faire un championnat tranquille et être compétitifs contre toutes les équipes».