Le Belge rêvait de s’imposer à Remich. Il l’a fait dimanche en réalisant une véritable démonstration.
Il ne fallait pas se lever en retard hier matin pour voir le départ du traditionnel Ironman 70.3 à Remich. Pour tous les engagés, il fallait être prêt avec un plongeon dans la Moselle et surtout 2,1 kilomètres à parcourir à la nage avant de partir pour 90 km à vélo dans les vignes mosellanes.
Un parcours des plus difficiles sous un soleil tapant et affichant déjà 25 °C à 10 h. Une chaleur étouffante qui n’a pourtant pas empêché les nombreux spectateurs de trouver le chemin de l’esplanade de Remich.
Au moment où les premiers athlètes quittent leur monture pour enfiler les baskets de course, sur les derniers kilomètres et la longue ligne droite menant les participants de Remich vers Schengen, les trottoirs se remplissaient de monde. Une vraie haie d’honneur avec une ambiance folle. De la musique, des gens déguisés, des pancartes, c’est ça la vraie ambiance d’un Ironman digne de ce nom.
Tous les spectateurs étaient là pour soutenir ces athlètes qui se surpassent pour venir à bout des différentes difficultés. Au moment d’entamer la course à pied de 21 km, le Belge Ben De Wolf pointe en tête avec une belle avance sur ses concurrents. Une avance qu’il a réussi à décrocher dans les vignobles et ces interminables montées. «Je me sentais vraiment bien sur le vélo et j’ai essayé de garder un rythme qui m’a permis de me détacher de mes concurrents», explique-t-il.
Ce n’est pas le Suisse Geoffrey Bagnoud qui dira le contraire. «Ben De Wolf était vraiment très fort. J’ai tenté de le suivre à vélo, mais il a réussi à creuser un écart. J’ai maintenu mon rythme en espérant pouvoir faire mon retard durant la course à pied. J’ai tout donné, mais l’écart était conséquent et, surtout, Ben De Wolf n’a pas flanché. Personnellement, j’ai eu plus de difficultés sur la course à pied et, à la fin, je suis parvenu à finir deuxième avec seulement deux secondes d’avance sur le troisième. J’ai tout donné, ce n’était vraiment pas facile pour moi, car j’ai perdu mon grand-père hier et je voulais bien finir pour qu’il puisse être fier de moi», nous confiait le Suisse Geoffrey Bagnoud après avoir repris ses esprits et récupéré, en larmes, sa médaille.
«Un rêve qui se réalise»
Ben De Wolf, au contraire, avait du mal à réaliser sa performance : «C’est comme un rêve qui se réalise. Je ne pensais pas pouvoir l’emporter au départ, même si on prend le départ avec l’envie de gagner. Je connaissais mes forces, mais je ne pensais pas que je pourrais faire un tel écart sur la concurrence pour venir l’emporter. Je suis vraiment très fier de ce que j’ai accompli même si je pense qu’il va me falloir un peu de temps pour réaliser.»
L’Allemande Hella Haak, première dame de cet Ironman, tenait à peu près le même discours, à la différence près qu’elle aura énormément souffert durant les deux premiers efforts de la journée. «J’ai eu beaucoup de mal à la nage et sur le vélo. Le parcours était vraiment difficile et j’ai rencontré des difficultés à trouver mon rythme. J’ai fini par le passé à la deuxième ou à la troisième place, mais l’emporter est vraiment un moment de pur bonheur pour moi», expliquait l’intéressée.
Premier Luxembourgeois et champion national, Moris Brust a fini cet Ironman avec une magnifique septième place après avoir écopé d’une pénalité de deux minutes avant la course à pied. Il aura réalisé une sacrée performance pour reprendre du temps et finir à dix minutes du vainqueur. Imaginez ce que cela aurait donné sans la pénalité…
Chez les dames, Anne Reiser remporte le titre de triathlète nationale en finissant huitième. De sacrées performances de la part de nos Luxembourgeois et des spectateurs aux anges sous le soleil de Remich. La cité mosellane était le lieu de tous les rêves ce dimanche durant cet Ironman 70.3.