L’approche des moissons marque aussi le début d’une course contre la montre pour les protecteurs de la nature. Depuis une quarantaine d’années, le Centre de sauvegarde de la faune lorraine (CSFL) et d’autres associations se mobilisent pour sauver les nichées de busards cendrés à la merci des engins agricoles.
Le busard cendré est une espèce protégée – comme tous les rapaces – mais si l’espèce survit en Lorraine c’est grâce à l’intervention humaine », rappelle Alexandre Portmann, responsable du Centre de sauvegarde de la faune lorraine (CSFL). La particularité du busard cendré est de nicher au sol dans les champs de céréales, le blé ou l’orge. Dès le début du mois de mai, les protecteurs de la nature sont ainsi à l’affût pour repérer la parade amoureuse des rapaces au-dessus des champs et l’installation des nids avant la ponte.
Les associations travaillent également avec des drones pour localiser précisément le nid. « Les points de chaleur permettent de repérer la présence des œufs couvés », explique Alexandre Portmann. Il faut ensuite plus d’un mois pour que les jeunes busards puissent décoller seuls. Ainsi, les moissons plus précoces sont un vrai danger : « Dès que les nids sont repérés, nous prévenons l’agriculteur pour avoir l’autorisation d’entrer dans le champ et protéger la nichée des moissonneuses grâce à une sorte de cage grillagée d’un rayon de deux mètres de diamètre. » Les jeunes rapaces sont ensuite surveillés jusqu’à leur envol. «De plus en plus d’agriculteurs nous préviennent eux-mêmes de l’arrivée des busards cendrés », se félicite Alexandre Portmann, « c’est une coopération qui fonctionne vraiment aujourd’hui pour la protection d’une espèce ».