CHAMPIONNATS NATIONAUX, CE WEEK-END À LA COQUE Les meilleurs nageurs vont s’expliquer entre eux. Avant, pour certains, de voguer vers de nouvelles aventures.
Les championnats d’été sont toujours un moment à part. L’occasion de voir les meilleurs nageurs du pays rassemblés, l’espace de deux jours, dans la Coque. Pour des explications qui font saliver.
Cette année, peut-être d’ailleurs plus que jamais, comme l’explique Christophe Audot, l’entraîneur national : «Contrairement à l’an passé par exemple, où tout le monde était là mais à des degrés de forme différents, cette année, tout le monde arrive en forme aux championnats.»
Il faut dire que la saison bat son plein. Les JPEE n’étaient il n’y a pas si longtemps, plusieurs nageurs étaient concernés par les championnats d’Europe U23, d’autres par les championnats d’Europe juniors, deux évènements qui viennent de se tenir à Samorin, en Slovaquie. Ils seront quatre (Ralph Daleiden, Rémi Fabiani, Joao Carneiro et Julien Henx) à s’envoler dès le lendemain de ces championnats pour l’Indonésie, où ils iront s’acclimater avant les championnats du monde de Singapour, à la fin du mois.
Finn Kemp enchaîne quant à lui dès la semaine prochaine avec les Universiades alors que les jeunes pousses Emma Barthel et Dana Resl prendront quant à elles la direction de Skopje, où se déroule le Festival olympique de la jeunesse européenne (FOJE). Tout le monde est donc en forme. Et ça promet de belles choses dans le bassin de la Coque.
Même s’il ne faut pas attendre non plus de voir les records nationaux tomber à chaque course. On pouvait imaginer qu’un Ralph Daleiden pourrait battre son récent record sur 200 m nage libre. Mais le nageur d’ASU ne s’alignera pas sur l’une de ses nouvelles distances fétiches : «Je vais nager 50, 100 et 400 m crawl et le 100 m pap. Le 50 et le 100 sont mes deux courses sérieuses. Le but, c’est d’essayer de trouver ce que je n’ai pas réussi à faire à Samorin (NDLR : aux championnats U23). Sur le 50 m, ça veut dire essayer de ne pas respirer et voir ce que ça donne. Pour le 100 m, vu que le 400 m est juste avant la finale, je vais sûrement tenter de nager vite le matin. C’est une bonne chose, car il faudra aller vite dès le matin à Singapour. Et en finale, juste essayer de gagner.»
Fabiani vise des courses de référence
Quant au 400 m : «C’est cool de nager ça. Je pense que je peux être plus rapide que ce que j’imagine. C’est un petit challenge personnel.» Et il attend avec impatience le 100 m pap : «Tout le monde s’y est mis. Ça va être cool, ça fera une belle finale», se réjouit-il à l’avance. Mais n’attendez pas de chrono supersonique de sa part : «Il n’y aura pas de record. Je ne nage pas le 200 et celui du 100 est plutôt dur à réaliser. C’est normal, je rentre juste de Samorin et à l’entraînement cette semaine, j’étais moins rapide qu’à Pétange (NDLR : où il a battu le record du 200 m nage libre juste avant les U23). Maintenant, la série de samedi était déjà meilleure que celle de mercredi. L’idée, c’est de mettre des choses en place et de faire une belle compète avant de partir pour les Monde.»
Son grand pote Rémi Fabiani sera également de la partie. Lui qui n’a pas beaucoup fait de compétitions cette saison. Pour une bonne raison : «Je suis resté encore un mois aux États-Unis pour régler des tas de problèmes logistiques. Je dois déménager de CBU à ASU, je devais trouver un logement. Je me suis occupé de ça. Et j’étais témoin au mariage d’un copain. Avec tout ce que j’avais à préparer pour l’année prochaine, je savais que je n’aurais que dix ou quinze jours de pause entre la fin des championnats du monde et le début des cours, je voulais m’occuper de tout avant.»
Mais s’il n’a pas beaucoup nagé en compétition, il s’est beaucoup entraîné. Et visiblement, ça se passe plutôt bien : «Sur ces championnats, je nage le 50 et le 100 m nage libre et le 50 m dos. Je vise des courses de référence, surtout sur le 50 m nage libre où je pense que je peux me surprendre. L’an passé, je n’ai pas réussi à améliorer ma performance mais je me dis que cette année c’est possible. À l’entraînement, pour la première fois, tous mes 25 m sont sous les 10″. J’ai gagné en maturité. Il y a encore des trucs auxquels je dois penser avant de me jeter à l’eau. Ça peut quand même aller. Et si ça ne va pas, ce n’est pas trop grave, c’est une saison de transition. Sans stress», confie le désormais ex-nageur de CBU.
Ce week-end on retrouvera également en action Joao Carneiro, qui a gagné son duel avec Finn Kemp pour connaître le nom de celui qui représentera le Luxembourg en brasse aux Monde. Un Joao Carneiro en pleine incertitude quant à son avenir, lui qui est décidé à quitter Belenenses et peut-être revenir au Luxembourg.
Et qui aborde ce rendez-vous avec un maître-mot : prendre du plaisir : «C’est la dernière grosse étape avant les Monde. Je nage les 50 et 100 m brasse et le 100 m pap ainsi que 4 relais, ça devrait me faire 10 courses dans le week-end. Je ne me suis pas fixé de but précis. J’aimerais quand même bien nager sous les 1’03″ sur le 100 m brasse, ce ne sera pas facile avec la fatigue mais je pense que c’est faisable de nager 1’02″. J’aimerais bien faire un beau 50 m aussi, pour bien me préparer pour Singapour. Quant au 100 m pap, c’est pour le fun. Pour charger, on est plusieurs à le faire, ça devrait être cool. Maintenant, à voir si le week-end ne sera pas trop chargé pour faire ces temps. Mais pour moi, c’est plutôt un week-end fun.»
Un 100 m pap qui promet une belle bagarre
Le dernier larron du Mondial sera le vétéran Julien Henx, qui a fait le choix de ne nager que le 50 m pap aux championnats, soit la discipline sur laquelle il sera aligné à Singapour.
Le quatuor ne sera donc pas complété par Finn Kemp. Qui se consolera avec une participation dès la semaine prochaine à l’Universiade de Berlin. Mais avant de retrouver les meilleurs nageurs universitaires de la planète, il se réjouit de participer aux championnats : «C’est toujours cool de retrouver les copains, de nager au Luxembourg à la Coque, une piscine que je connais bien. Le but, c’est de rapporter le maximum de titres possible à mon club.»
Lui a échoué à 6 malheureux centièmes de la qualif pour les Monde. Et Florian Frippiat, puisqu’il s’agit de lui, a choisi de faire un programme plutôt light sur ce rendez-vous, avant de goûter à un peu de repos bien mérité : «Avec le dernier mois où j’ai enchaîné trois longues compétitions, je suis fatigué. Donc je vais juste nager le 100 m nage libre et le 100 m pap. Sur le crawl, j’aimerais nager sous 52″ pour être proche de mon meilleur temps. Et sur le 100 m pap, je n’ai pas trop d’attente. Et comme pour une fois tout le monde est là, ça va donner de belles courses et des relais très disputés. Ça va être intéressant», se réjouit-il à l’avance.
Ce rendez-vous est également l’occasion de voir à l’œuvre les plus jeunes pousses. Notamment celles qui ont représenté le Luxembourg aux Euros juniors, la semaine dernière. On attendra notamment de voir à l’œuvre Emma Barthel tout comme Anton Fedoseev notamment, qui se sont mis en évidence dans un contexte très relevé en Slovaquie.
Pour Christophe Audot, l’élite c’est important. Mais il regarde également ce qui se passe derrière : «Pour certains très jeunes, les jeunes garçons 2012 et les jeunes filles 2013, il s’agira des premiers championnats nationaux. Ce n’est pas quelque chose d’anodin. C’est toujours un cap important à passer. Il y a aussi des nageurs qui cherchent à réaliser des temps pour intégrer les cadres fédéraux.»
Pour certains, c’est la compétition de l’année, pour d’autres, c’est une bonne préparation avant de grosses échéances internationales On l’aura compris, des enjeux à tous les niveaux.