La COP21 ? Eux, ils y croient

À Luxembourg, les défenseurs du climat ont organisé une marche hier soir, sous la pluie.

Ils étaient quelque 300 personnes à s’être réunies ce lundi sous la statue de Guillaume à Luxembourg pour montrer leur engagement contre le changement climatique, avec une marche jusqu’aux Rotondes, derrière la gare. Entre banderoles, photophores et vélos dans une ambiance familiale et bon enfant, tous sont déterminés à faire que la COP21 soit une réussite, même à titre personnel.

Candela est espagnole, elle vit au Danemark. Avec quelques amis, elle a entrepris un voyage de Copenhague jusqu’en Espagne pour prendre conscience des enjeux climatiques pendant cette COP21. Le Luxembourg étant sur le chemin, ils n’ont pas hésité à faire une halte de quelques jours pour participer à la marche : «Je voulais participer à une des marches pour soutenir le climat, et on a appris que cela marcherait à Luxembourg. J’étais déjà à la COP15 à Copenhague, et franchement, j’y ai mis beaucoup d’énergie pour peu de résultats. J’ai vraiment espoir que cette fois on y arrive, en montrant les alternatives possibles.»

«Du bon côté de l’Histoire»

Quelques discours sont égrenés sur une estrade et les slogans sont connus de tous : «Combattre la pauvreté, c’est combattre le changement climatique»/«Mangez localement, mangez une viande meilleure, repensez votre manière de vous déplacer, les petites choses peuvent amener un grand changement»/«Il est temps pour les politiciens de se placer du bon côté de l’Histoire».

Ils sont justement quelques politiciens à faire partie du cortège. Claude Turmes, député européen luxembourgeois (déi gréng), sera jeudi à Paris pour suivre l’avancée des négociations. Pour lui, les Français ont compris qu’il va falloir aller plus loin que les accords politiques : «Il ne faut pas reproduire l’erreur de Copenhague, il faut cette fois suivre un agenda parallèle qui propose des solutions concrètes et Paris se pose déjà en accélérateur de solutions concrètes.»

Si les États-Unis et la Chine ont pris conscience de l’importance de lutter contre le changement climatique, ce sont les Européens qui risquent de rester à la traîne : «Les énergies renouvelables sont en constante progression, +14 % dans le reste du monde, sauf en Europe où elles ne progressent que de 1 %. L’après-Paris et 2016 vont être décisifs. Il est dommage que l’Europe stagne face à la crise économique mais aussi face à la pression des puissants lobbys du charbon et du pétrole», estime Claude Turmes.

Audrey Somnard