Pour payer sa consommation de drogue, un Yussois a accepté la proposition de son dealer : garder les stupéfiants et l’argent de son fournisseur chez lui.
Les hommes de la BAC de Thionville ne pensaient sûrement pas tomber sur autant d’argent et de stupéfiants dans cet appartement de Yutz, après un simple contrôle routier réalisé cour de Rome, à Thionville. Il est 17 h 30, le vendredi 30 mai, lorsque l’équipage repère un jeune homme les yeux rivés sur son téléphone traversant la route hors du passage pour piétons. Le jeune homme les intrigue, il est contrôlé.
Celui-ci dit attendre son dealer prêt à lui céder un gramme de cocaïne contre quelques billets. Son revendeur devrait arriver à bord d’une voiture noire. Au loin surgit alors une BMW noire sur le point de se garer. Trop beau pour les agents de la BAC : une forte odeur de cannabis émane de l’habitacle, le chauffeur est interpellé avec un gramme de poudre blanche sur lui ainsi que 600 euros en liquide. L’arbre qui cache la forêt en fait, puisque, au domicile du Yussois âgé de 28 ans, sans profession, 56 000 euros en petites coupures et 4 kg de cannabis cohabitent avec de la cocaïne, de l’ecstasy, plusieurs balances de précision et trois téléphones.
Trois ans ferme requis
Ce minisupermarché de stups est né de la proposition faite par le fournisseur officiel du prévenu. Le deal passé entre eux? Le Yussois accepte d’endosser le rôle de nourrice en échange d’une rétribution en résine de cannabis à hauteur d’environ 500-600 euros par mois, correspondant à sa consommation habituelle. Ce qui lui vaudra, à l’issue de sa détention provisoire, son passage devant le tribunal judiciaire de Thionville.
Au cours de son procès, lundi, son avocat tente de soulever quelques conclusions de nullité sur la procédure, en vain. Le jeune homme assure qu’il ne vendait pas la drogue qui ne lui appartenait pas. Il avait indiqué aux enquêteurs qu’il ne savait pas quelles quantités précises de stups séjournaient chez lui et que son dealer venait dès qu’il en avait besoin, parfois tous les jours.
Après avoir eu des sueurs froides à l’énoncé des réquisitions du parquet (trois ans de prison ferme), le bénéficiaire du RSA autrefois intérimaire, au casier noirci d’une condamnation pour usage de stupéfiants, découvre ce que la justice lui a réservé comme sort. En l’espèce, 30 mois de prison, dont 15 assortis du sursis probatoire courant sur deux ans, assortis du maintien en détention. Cyril Berg devra travailler et suivre des soins dédiés à son addiction au cannabis. Enfin, il devra s’acquitter d’une amende de 5 000 euros. Le mis en cause a dix jours pour interjeter appel.
E. C.
(Le Républicain lorrain)