La très attendue réunion de «réconciliation» entre le gouvernement et les partenaires sociaux a débuté ce mercredi après-midi sur le coup de 15 h. Avant de lancer les pourparlers, le Premier ministre s’est dit confiant de pouvoir négocier des compromis et trouver des accords avec les syndicats et le patronat.
La tension était toujours palpable à l’arrivée des représentants du camp syndical (OGBL, LCGB, CGFP) et du patronat (UEL) dans la cour du ministère d’État. Le Premier ministre a néanmoins tenu à saluer en personne les différentes délégations, invitées à renouer avec un véritable dialogue social.
«Je suis content de pouvoir accueillir les partenaires sociaux. Ces dernières semaines, on a parlé beaucoup, parfois de manière plus virulente, parfois de manière plus factuelle. Mais, cela fait partie d’une démocratie vivante», introduit Luc Frieden sa brève prise de position devant la presse.
Deux manifestations pour mettre la pression
Il fait notamment allusion à la manifestation nationale du 28 juin, qui, selon l’Union des syndicats OGBL-LCGB, a mobilisé 25 000 personnes dans les rues de la capitale. Trois jours plus tôt, la CGFP avait organisé un piquet de protestation devant la Chambre des députés. Les attaques contre le Premier ministre et son gouvernement étaient à chaque fois très dures.
Après avoir posé certaines conditions, l’OGBL et le LCGB ont finalement accepté l’invitation du chef du gouvernement à la réunion tripartite de ce mercredi. La CGFP avait d’office annoncé vouloir se remettre à la table des négociations.
«Des sujets importants pour le pays»
«Pour nous, il importe de pouvoir discuter de toute une série de sujets qui sont importants pour les partenaires sociaux, pour le gouvernement et pour le pays. Je m’attends à des pourparlers constructifs afin de trouver des compromis», reprend le Premier ministre.
L’ordre du jour comprend, en plus de la réforme des pensions, trois autres dossiers brûlants : les conventions collectives, le travail du dimanche et les heures d’ouverture dans le commerce ainsi que le niveau du salaire social minimum.
Malgré les importantes divisions et la lourdeur du programme, Luc Frieden dit s’attendre à des «avancées concrètes». «C’est l’objectif que l’on s’est donné», souligne-t-il.
Les conventions collectives, le point-clé
Un des points-clés sera le différend sur les conventions collectives. L’Union OGBL-LCGB insiste pour obtenir un «engagement formel écrit» dans lequel est confirmé le droit exclusif des syndicats à négocier et signer des conventions collectives. «Ce dossier doit être évacué en premier. Il n’existe pas de grande marge», martèle la présidente de l’OGBL Nora Back, contacté mardi par nos soins.
«Nous devons trouver des solutions. Il s’agit d’une des conditions pour renouer avec le dialogue. On verra ce qui en adviendra», renchérit Patrick Dury. Comme sa collègue, le président du LCGB se dit prêt à trouver des compromis, mais pas à tout prix.
«Tous ensemble, on va chercher des solutions, si le gouvernement réussit vraiment à rétablir le dialogue social», affirme Romain Wolff, le président du syndicat de la fonction publique (CGFP), principalement concerné par la réforme des pensions.
«Il est important de pouvoir se reparler»
Le camp patronal a joué profil bas avant le début de la réunion. «Il est important d’enfin pouvoir se reparler. Chacun doit pouvoir s’expliquer et remettre ses positions sur la table. Si on y parvient, on aura déjà bien avancé», note Michel Reckinger, le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL).
Au ministère d’État, on s’attend à ce que la réunion dure jusqu’à tard dans la soirée. Une première pause a eu lieu vers 17 h. Aucune autre information n’a encore filtré sur l’avancée des discussions.