ESCRIME Archifavori, Flavio Giannotte a remporté sans trembler le titre national en individuel et par équipes.

«Sur le papier, normalement, je suis le favori. Si je tire comme je sais le faire, ça doit passer. Après, je sais que tout le monde veut me voir chuter. De mon côté, je ne me prends plus la tête, je fais mon truc et on verra ce que ça va donner. De toute façon, je n’ai plus rien à prouver à personne.» Jeune trentenaire, Flavio Giannotte s’exprimait tel un vieux sage au moment de se présenter aux championnats nationaux. Une compétition où il n’a jamais été battu chez les seniors.

Samedi, il était donc, comme prévu, une nouvelle fois sur la piste du Centre national d’escrime au Limpertsberg. Avec une énorme pancarte dans le dos : celle d’archifavori. Un statut qu’il justifie dès les poules avec un parfait 5-0. Exempté de premier tour, dans une compétition qui réunissait une trentaine de compétiteurs, il déroule face à Stanislas Bunetel (15-6), puis contre le Belge François Xavier Férot (15-11) avant le match qu’il redoutait le plus, face à son grand pote Benoit Omont : «C’est le seul qui peut m’emmerder, car on se connaît très bien», soulevait-il avant le début de la compétition.

Finalement, Omont, l’un des rares à avoir été sacré champion durant l’ère Giannotte, il est vrai quand ce dernier ne participait pas, a subi la loi de son pote, avec un succès en demi-finale sur le score de 15-11. En finale, le dernier obstacle qui se dressait devant Flavio Giannotte était le Belge Jarod Legrand… qui a terminé comme victime expiatoire d’un épéiste en mission. Résultat ? 15-3. Une affaire rondement menée : «En bas de tableau, il n’y avait personne. Je voulais montrer que ceux qui m’ont mis des touches les ont méritées.» Et d’ajouter, à propos de ces deux derniers matches : «Benoit a fait un super match en demies et contre le Belge, je suis un peu passé à côté au début. Après, c’est quelqu’un qui a de l’expérience et qui sait tirer. Du coup, j’ai dû monter un peu en régime pour m’imposer.» Et le lendemain, avec son club d’Escrime Sud, il a surclassé la concurrence et s’impose en finale 45-35 face au Cercle Escrime Luxembourg.

Chez les dames, où elles n’étaient que 11 participantes, l’attraction était la présence de la retraitée Lis Rottler-Fautsch, qui avait décidé de se dégourdir les jambes à l’épée. Et elle a démontré qu’elle avait encore de beaux restes. Après les poules, elle se chauffe en dominant l’Italienne Francesca Moroni (15-9) avant de s’employer face à Scarnly Ballester (15-13) : «C’était un très bon match, très serré», confie-t-elle. En demi-finale, elle se retrouvait face à l’Estonienne Anastasija Jelinevits : «Elle m’a mis une raclée en poules, je savais que ça pouvait devenir compliqué.» Mais le talent est toujours là et c’est la Luxembourgeoise qui prend les devants 5-2. Avant de voir son adversaire remonter à 9-9. Puis faire la différence pour s’imposer 11-15 : «Elle était devant, j’ai dû prendre des risques. J’ai assez mal géré. Mais elle était quand même assez forte. Et quand j’ai vu qu’Anne n’avait pas de solution contre elle, je me suis dit que ce n’était pas que moi. Terminer troisième, je suis très contente.» En finale, l’Estonienne a en effet dominé Anna Zens (12-15).

Parmi les autres résultats, on peut citer la victoire d’Alessandro Agnelli en épée U17 masculine, le titre pour Eric Kamphaus en fleuret, qui termine troisième mais premier Luxembourgeois d’une compétition remportée par le Français Sabin Cunat, et celui de Veronika Goncharova en fleuret dames.