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[Musique] Retour en grâce pour Marc Cerrone


(photo AFP)

Il est l’objet d’un documentaire, vient de sortir un EP avec Christine and the Queens, et son morceau Supernature a accompagné les JO de Paris : Marc Cerrone, père de la French Touch, est toujours d’attaque. Rencontre.

Son célèbre titre Supernature a habillé l’un des tableaux majeurs de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris : un an après, le compositeur français Marc Cerrone, figure du disco et pilier de la French Touch, est partout, entre concerts, titres inédits et nouveau documentaire sur la chaîne française Canal+.

Avec «30 à 40 concerts par an», l’artiste, 73 ans, a toujours gardé le lien avec son public, de toutes générations. Mais les JO ont replacé sur le devant de la scène ce roi des dancefloors, qui a d’abord connu le succès aux États-Unis dans les années 1970. Ça valait bien quelques questions.

Un an après les Jeux olympiques, quel regard portez-vous sur votre participation ?

Marc Cerrone : J’ai reçu comme de la reconnaissance, comme si j’étais parti en voyage très longtemps et je revenais en France. Du genre : « Tiens, où tu étais passé ? ». J’ai eu beaucoup de récompenses dans le monde entier. Par contre, d’être choisi là, d’avoir cette forme de célébration, oui, ça laisse des traces mais des belles traces.

Quand je suis arrivé avec Supernature, les gens me regardaient : « Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? »

Pourquoi Supernature, tube âgé de 47 ans, fait encore vibrer ?

Si je le savais, je serais étatisé et j’en ferais tous les jours (il rit). On ne sait jamais si une chanson va fonctionner ou pas. D’ailleurs, quand je suis arrivé avec Supernature, les gens me regardaient : « Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? ». Avec Lene Lovich (NDLR : chanteuse américaine qui a adapté le texte en anglais), je voulais qu’on dénonce où la planète, où l’humain, va. On va finir quoi ? Hommes, animaux, robots ? Aujourd’hui, on passe quatre à cinq heures sur les téléphones, on est tous avec l’IA, on est en train de devenir des robots… Supernature, on a fait ça : pas pour se marrer, mais pour être un peu dans la provocation. J’étais comme ça à l’époque. La période le permettait.

Vous n’avez jamais arrêté la scène, pour autant les JO vous ont-ils offert des opportunités nouvelles ? 

Ça m’a permis de monter les niveaux et d’être encore plus sélectif. De choisir des choses que je ne fais plus, comme par exemple de jouer à 3 h dans des clubs… Sauf à part Ibiza (NDLR : où il démarre une résidence). Par contre, je fais beaucoup de festivals. Ça, j’adore !

 

Comment avez-vous travaillé avec Christine and the Queens, avec qui vous avez fait une nouvelle version de Supernature l’été dernier et un EP commun, qui vient juste de sortir ?

Premièrement, de façon très simple. Deuxièmement, on n’a pas travaillé. Moi, je ne travaille pas. Quand on fait de la musique, on s’amuse, on s’éclate, on échange, on se laisse aller. Avec les bonnes ou les mauvaises choses qui viennent avec… Tout ça, on s’en fout. On a passé des heures à prendre du plaisir musicalement. Notre entourage a commencé à dire : « Mais c’est vachement bien ! Vous faites quoi de ça ? ».

Votre parcours, retracé dans un documentaire disponible sur Canal+, est celui d’un fils d’immigré italien, batteur autodidacte, qui a fait danser la planète. Qu’est-ce qui vous a guidé ?

D’abord, l’importance de trouver une identité, une sonorité qui ne ressemble à personne d’autre. Ça a toujours été mon leitmotiv. Ensuite, je n’ai jamais cherché la lumière, la médiatisation. C’était toujours le plaisir d’être sur scène, de faire de la musique pour le live, parce que je savais très bien que ça n’irait pas à la radio, à la télévision, que j’étais, à des moments, presque peu fréquentable. Ça m’a fait cibler un certain public.

Lequel ?

Le public qui aime la danse, la musique, s’envoyer en l’air, s’évader, voyager… Donc, je me suis concentré à trouver des trucs, des sonorités, pour le surprendre.

Pensez-vous à raccrocher ?

Tant que je prends du plaisir, tant que j’en donne, il ne faut pas me demander d’arrêter. Je ne pourrais pas. D’ailleurs, comment on s’arrête? Ça ne m’est pas arrivé encore. Je ne me pose pas la question. J’avance, quoi. Je ne suis vraiment pas dans le calcul.

Cerrone – Supernature, documentaire d’Olivier Lemaire.

Catching Feelings, de Cerrone  et Christine and the Queens.

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