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Le Parlement des jeunes déterminé à contribuer à la vie politique


Les membres du Parlement des jeunes, dont Niels Huberty est le président, se disent satisfaits des échanges avec leurs aînés. (photo Didier Sylvestre)

Reçus ce vendredi à la Chambre des députés pour leur audience annuelle, les représentants du Jugendparlament ont égrené cinq résolutions.

Les 157 jeunes engagés au sein du Parlement des jeunes cette année n’ont pas chômé. Répartis en cinq commissions – Affaires étrangères et européennes, Économie et travail, Éducation, Environnement, Égalité des chances et intégration – ils ont planché pêle-mêle sur l’aide aux sans-abri et la réinsertion socioéconomique, l’achèvement du marché unique européen, la réforme des stages pour renforcer l’apprentissage et faciliter la transition entre le parcours académique et la vie professionnelle, l’amélioration de la mobilité et la réforme des processus démocratiques de l’UE.

Les membres du Jugendparlament se réunissent régulièrement avant de voter en plénière les résolutions soumises ensuite à leurs aînés parlementaires lors d’un hearing annuel. Un exercice loin d’être anecdotique puisque ces dernières années, le Parlement des jeunes a visé juste, de la réforme du Centre psychosocial et d’accompagnement scolaires (CePAS) à la séparation de l’Église et de l’État, jusqu’à la menace russe, évoquée dès 2014.

Que fait le Parlement des jeunes ?

Le Parlement des jeunes fonctionne sur un modèle similaire à celui de la Chambre des députés. Cinq commissions permanentes – Affaires étrangères et européennes, Économie et travail, Éducation, Environnement, Égalité des chances et intégration – se réunissent de novembre à février pour creuser les sujets choisis par les membres. Les résolutions qui en sortent sont ensuite votées en plénière avant d’être soumises aux députés.

Ces dernières années, les jeunes ont été les premiers à demander la réforme du CePAS, la séparation de l’Église et de l’État, ou encore à alerter sur la menace russe, lors de l’annexion de la Crimée. Le mouvement Youth4Climate, qui avait poussé 10 000 jeunes dans les rues de la capitale en 2019, trouve aussi son origine dans les rangs du Jugendparlament.

Le recrutement a lieu de septembre à décembre, mais reste possible toute l’année. Le Parlement est ouvert à tout résident de 14 à 24 ans. Les réunions durent deux heures et se déroulent huit fois par an. Des formations en rhétorique, négociation et travail en équipe, sont également dispensées. Inscriptions sur le site web.

«Nous sommes heureux que la Chambre nous accueille chaque année et que la politique écoute les jeunes, c’est une plus-value autant pour les jeunes que pour la politique», se réjouit Niels Huberty à l’issue de l’audience. Comme chaque année, cette dernière est l’occasion pour les jeunes engagés au Jugendparlament de débattre avec des ministres et des députés en poste. Cette année, Xavier Bettel, Yuriko Backes et Max Hahn étaient présents. «C’est un moment unique qui marque la période la plus importante de notre année.»

Un moment unique, mais aussi «spécial», selon les membres de son bureau exécutif : «Nous savons que ce n’est pas dans tous les pays que les jeunes ont la possibilité de dialoguer directement avec les politiques», souligne Alexandra Somesan. D’autant plus qu’ils se sentent réellement écoutés par leurs aînés, ce qui mène toujours à des échanges «positifs» et «attentifs». «Ils nous posent des questions qui nous prouvent qu’ils ont lu nos résolutions, qu’ils se sont informés et y ont réfléchi.» Richard Gerdemann d’ajouter : «Nous avons l’impression de pouvoir contribuer à la vie politique luxembourgeoise.»

Leur seul regret ? Un manque de suivi. «Lors du jour du hearing, on leur donne nos inputs, et on se sent vraiment écoutés. Mais je trouve qu’ils ne nous disent pas vraiment ce qu’ils font avec nos informations, ni même s’ils les utilisent», déplore Alexandra Somesan. Ils aimeraient donc un suivi plus transparent.

Les jeunes Luxembourgeois, assez engagés ?

Le Jugendparlament montre donc un certain engagement politique chez les jeunes. Mais est-il représentatif de la majorité? «Il y a un grand écart entre la minorité des jeunes engagés et la majorité qui, elle, est détachée et fataliste», remarque Richard Gerdemann. Pour cause, les jeunes ont souvent l’impression que la politique les délaisse. «Mais c’est important qu’ils s’engagent et s’intéressent pour avoir une société active politiquement et ainsi combattre l’extrémisme politique.» D’où le rôle du Parlement des jeunes : «Il faut leur montrer que s’engager à un effet et un impact, que la politique peut faire la différence.»

Quant au vote dès 16 ans, les membres du Parlement des jeunes ne peuvent actuellement pas se positionner. «Nous n’avons pas de position officielle pour le moment, mais je sais que c’est possible que la prochaine année, nous nous penchions dessus.» Rendez-vous donc dès octobre pour le lancement de la nouvelle session. L’ensemble des résolutions et avis du Parlement des jeunes 2024/2025 est consultable en ligne, en allemand et en français.