Depuis la mise en place de la législation sur l’exploitation des ressources spatiales en 2017, le Grand-Duché a pris de l’envergure et attire de nombreuses entreprises spécialisées.
L’actualité spatiale luxembourgeoise a été chargée ces dernières semaines. Petite revue de détail pour un pays qui a déjà trouvé sa place dans le concert des nations grâce au travail de l’Agence spatiale luxembourgeoise et à l’engagement des gouvernements successifs.
Rover. La société ispace Europe a récemment fait parler d’elle. Émanation de l’entreprise japonaise ispace, elle est basée dans l’ancien bâtiment logistique de la société Paul-Wurth à Luxembourg. Son objectif : la conquête de la Lune! La filiale existe depuis 2017 et compte 45 employés. C’est dans cet endroit niché dans le quartier Gare de la capitale que le rover Tenacious a été conçu et construit durant deux ans et demi. Le 5 juin dernier, lors d’une première mission, il s’est malheureusement écrasé sur notre satellite naturel. L’alunisseur n’a pas fonctionné. Mais il en faut plus pour que l’entreprise baisse les bras.
Deux nouveaux rovers luxembourgeois sont prévus d’ici 2030 pour de nouvelles missions. Oui, ils sont «tenaces» chez ispace Europe. Le rover Tenacious, long d’une cinquantaine de centimètres, était notamment équipé d’une pelle et d’une caméra pour pouvoir explorer la zone d’atterrissage. Il était prévu que le robot récolte du régolithe (poussière et roches lunaires) et réalise la première transaction de ressource lunaire de l’histoire en en cédant la propriété à la NASA. Sans le crash, la législation nationale aurait encadré cette vente, faisant ainsi de l’écosystème luxembourgeois «un pionnier mondial». C’est donc partie remise pour cette grande première. Prochaine tentative dans deux ans.
Blue Origin au Luxembourg
Asteroid Days. C’est un événement qui est devenu incontournable pour tous ceux qui aiment l’espace au Grand-Duché : les Asteroid Days. La manifestation a eu lieu dans la capitale du 26 au 28 juin. Il s’agissait de la dixième édition. Organisée par l’Asteroid Foundation, avec le soutien de la Luxembourg Space Agency, la manifestation a proposé trois jours dédiés à l’exploration et à la découverte spatiales avec la participation d’astronautes, de scientifiques et d’experts du domaine spatial. Elle permet aussi de rencontrer ceux qui font avancer l’industrie spatiale dans le pays et elle marque le fait que le Luxembourg aussi a, comme les grandes nations pionnières, les yeux tournés vers les étoiles.
Blue Origin. Le Luxembourg sait attirer les pointures de l’industrie spatiale, comme il a pu le faire pour d’autres secteurs d’activité avec brio. Le 19 juin, Blue Origin, la compagnie du multimilliardaire Jeff Bezos (Amazon), a officiellement annoncé l’implantation de son bureau européen au Luxembourg. La société spatiale a choisi notre pays comme base pour gérer l’exploitation de sa chaîne d’approvisionnement européenne et soutenir sa croissance. Pour ceux qui ne connaissent pas Blue Origin, l’entreprise américaine a été fondée en 2000. Elle est spécialisée dans le développement de lanceurs réutilisables et de moteurs-fusées, avec l’ambition de construire l’infrastructure nécessaire aux futures activités humaines dans l’espace. La société poursuit plusieurs programmes visant à réduire le coût de l’accès à l’espace et développe également son propre programme de ressources spatiales. Parmi ses projets phares figurent New Glenn, un lanceur lourd réutilisable, et Blue Moon, un atterrisseur lunaire sélectionné par la NASA dans le cadre du programme Artemis… qui vise l’installation d’une base habitée sur la Lune. Le Luxembourg participe d’ailleurs à ce projet international piloté par les États-Unis.
Pour le gouvernement, ce nouveau bureau jouera un rôle clé dans le développement des services spatiaux commerciaux, notamment le transport lunaire, la mobilité spatiale et l’exploitation des ressources spatiales. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre de l’initiative SpaceResources.lu, qui promeut «l’exploration pacifique et l’utilisation durable des ressources spatiales au profit de l’humanité». Rappelons que le Grand-Duché s’est doté en 2017 d’une loi sur l’exploration et l’utilisation des ressources de l’espace.