Voilà une audition qui a fait du bruit… et qui a résonné bien au-delà des couloirs du Capitole. Stacey Feinberg, l’ambassadrice des États-Unis au Luxembourg nommée par le président Donald Trump, a passé, comme il se doit, son audition d’investiture devant le Sénat américain.
Et elle n’y est pas allée de main morte devant un parterre d’élus républicains aux aguets. Elle part au Luxembourg en mission pour libérer le pays de l’emprise chinoise vicieuse qui s’y développe. Le trait est un peu grossi, mais c’est un peu le fond de ses déclarations.
Infiltration dans les entreprises via des rachats ou au sein de l’université pour voler des brevets, Institut Confucius servant la propagande du Parti communiste chinois, banques de l’empire du Milieu bien trop nombreuses sur la place financière… La liste des menaces qui pèsent, selon elle, sur le pays est bien longue.
«Il est souvent difficile de distinguer un ami d’un ennemi», a-t-elle prévenu. Avec son arrivée, elle veut remédier à tout cela et tentera d’ouvrir les yeux des autorités luxembourgeoises sur cette situation bien périlleuse. Tous ces propos ont ulcéré la représentation diplomatique chinoise à Luxembourg. L’ambassade, traditionnellement très discrète, a vivement réagi à ces déclarations, les démentant, évidemment.
La seule chose positive dans cette histoire est que les États-Unis garderont bien une ambassade au Grand-Duché. Il y a quelques mois, la rumeur avait couru que Donald Trump allait purement et simplement délocaliser la représentation diplomatique à Bruxelles, histoire d’économiser de l’argent.
Ce ne sera donc pas le cas. Et grâce à cette audition particulièrement offensive, les rencontres entre ambassadeurs dans la capitale ne manqueront de piquant.
Chose plus importante : lorsque Stacey Feinberg sera là, on pourra lui demander pourquoi Donald Trump veut nuire à l’Europe et au Luxembourg avec ses droits de douane farfelus, sa taxe sur l’acier, ses exigences pour augmenter à 5 % du PIB les dépenses militaires des pays de l’OTAN, ses menaces de non-intervention si un de ses alliés européens est attaqué, sa volonté d’annexer le Groenland, par la force s’il le faut…
«Il est souvent difficile de distinguer un ami d’un ennemi», paraît-il.