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Face à la chaleur, les maisons de soins surveillent et s’adaptent


Grâce à la fraîcheur qui règne dans le bâtiment, Josée Juncker, 85 ans, ne souffre pas de la chaleur, mais elle assure préférer l’automne. 

Particulièrement sensibles à la chaleur, les personnes âgées demandent toute l’attention des infirmiers au sein de la maison de soins Elysis à Esch-sur-Alzette.

«On nous a dit de boire davantage et de ne pas faire de jogging», sourit depuis sa chaise roulante Josée Juncker, 85 ans. «Je m’hydrate, je cherche l’ombre, je ne fais plus le tour du parc, je porte des vêtements de saison et je prends une glace à 16 h», liste la première pensionnaire à s’être installée dans la maison de soins Elysis d’Esch-sur-Alzette, en juin 2024.

Depuis le début de l’étouffante vague de chaleur, elle voit les infirmiers et les aides-soignants être un peu plus attentifs à son état et elle suit à la lettre les consignes de bonne conduite, accrochées bien en vue, en français et en allemand, un peu partout dans l’établissement.

De la glace et de l’eau

Les visiteurs, les infirmiers et surtout les résidants les retrouvent placardées sur les portes, à l’intérieur des ascenseurs, dans les couloirs et diffusées sur de grands écrans.

Elles reprennent les fondamentaux listés par le ministère de la Santé, c’est-à-dire boire au moins 1,5 litre d’eau par jour, rester au frais ou à l’ombre, éviter les activités physiques durant les heures chaudes, prendre des douches et des bains partiels et surtout faire attention aux personnes les plus fragiles.

Un dernier conseil qui fait figure d’évidence pour les soignants qui travaillent dans ce bâtiment qui peut accueillir jusqu’à 130 pensionnaires.

Ces personnes âgées ont besoin, au quotidien, de soins et d’une prise en charge plus ou moins lourde suivant leur autonomie et elles nécessitent une attention encore plus marquée durant cette période de forte chaleur.

«Nous faisons beaucoup de surveillance et de contrôles», indique Dylan Vignali, infirmier chef de service. «Nous faisons attention à ce que les fenêtres des chambres soient fermées et que les stores soient baissés. Nous vérifions que tous les résidants boivent régulièrement et nous leur conseillons de s’habiller légèrement. Ils ont de l’eau et des glaces à leur disposition et nous leur proposons de prendre des douches tout au long de la journée.»

On annule le moins possible, on adapte et on décale

Alors qu’à l’extérieur le mercure pointe au-dessus de 35 °C, toute l’équipe médicale craint que les personnes âgées en viennent à se déshydrater et est attentive au moindre signe de confusion dû à la chaleur ou à des symptômes tels que des vomissements ou des diarrhées.

Fort heureusement, aucun des seniors n’a présenté l’un de ces signes depuis le début de la période de canicule et leur quotidien n’est que très peu perturbé par la chaleur.

«On annule le moins possible, on adapte et on décale», explique Nikolas Lenoir, le responsable de la communication à Elysis. «La gym, le kiné ou les sorties se déroulent plutôt en début de matinée. Si la chaleur ne le permet pas, les sorties sont remplacées.»

Une bonne nouvelle pour Josée Juncker, qui voit son quotidien se poursuivre sans grand changement. «On peut tout faire! Je peux continuer à aller au spa, à faire de la gym et à manger sur la terrasse à l’ombre», se réjouit celle qui aime passer du temps à l’extérieur.

Une climatisation écologique

Dans cette maison de soins très moderne qui s’élève sur trois étages et se compose de grands espaces lumineux et aérés, la fraîcheur est partout. Un résultat rendu possible par une climatisation écologique.

«Il s’agit d’un circuit d’air recyclé», décrit Yann, le gestionnaire technique. «L’air intérieur est mélangé à l’air extérieur, puis refroidi par des blocs de glace ou de l’eau froide. Il ressort à 15 °C dans la salle de restauration.»

Joana Ribeiro da Silva et Dylan Vignali contrôlent tout au long de la journée l’état de santé des pensionnaires.

 

Si cette partie de l’établissement située au rez-de-chaussée est sans aucun doute la plus fraîche, les étages et les chambres ne sont pas en reste. Pour les premiers, la fraîcheur vient des plafonds via un circuit d’eau froide et pour les secondes, les radiateurs d’eau froide rattachés à des buses fixées au plafond permettent de refroidir les lieux en expulsant l’air non pas vers le sol, mais vers le plafond.

«Pour garder un certain confort et pour que le froid n’attaque pas la gorge des pensionnaires», précise Yann. Ce fonctionnement, additionné aux volets fermés, permet à tous d’évoluer dans un espace rafraîchi bien loin de l’étuve extérieure. Josée Juncker l’assure : «Je dors très bien ici même quand il fait chaud!»

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