L’aéroport avait été paralysé en mars dernier par une panne électrique à cause de l’incendie d’un transformateur.

L’incendie à l’origine de la fermeture de l’aéroport londonien de Heathrow toute une journée en mars dernier serait dû à un défaut d’entretien, selon un rapport d’enquête publié mercredi, qui pointe la responsabilité de National Grid, gestionnaire privé du réseau électrique. Le feu, qui s’était déclaré dans un poste de transformation électrique le 21 mars dernier, avait provoqué une panne géante dans l’aéroport, l’un des plus fréquentés au monde, suscitant des interrogations sur la capacité du pays à protéger ses équipements critiques. La panne avait entraîné des perturbations en chaîne dans le trafic aérien mondial, avec des centaines de vols supprimés ou déroutés. Selon les conclusions de l’opérateur national du système énergétique (Neso), l’organisme public qui supervise le réseau, l’incendie est «probablement» dû à un court-circuit, lié à une infiltration «sur l’une des douilles haute tension (un composant isolant) du transformateur».

«L’électricité a probablement provoqué un arc électrique, générant des étincelles qui, en contact avec l’air et la chaleur, ont enflammé l’huile du transformateur», détaille-t-il. Or, relève le Neso, «un taux d’humidité élevé dans l’une des douilles» avait été détecté en 2018, sans que les mesures «appropriées à sa gravité» n’aient été prises par National Grid, qui gère les infrastructures… et vers qui tous les regards se tournent désormais. «Il y a d’importantes leçons à tirer», a reconnu un porte-parole de l’entreprise, assurant qu’avait été «mis en place un programme complet d’inspection et de maintenance». Un porte-parole de l’aéroport de Heathrow a lui immédiatement invité National Grid à étudier «attentivement les mesures à prendre pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise».