Les habitants du quartier de la gare à Luxembourg ont à cœur de se réapproprier leurs rues, occupées jour et nuit par des dealers.

À bout de patience face aux nuisances quotidiennes qu’ils subissent en lien avec le trafic et la consommation de drogue, une vingtaine de riverains du quartier Gare de Luxembourg ont organisé une «marche citoyenne» dimanche en fin d’après-midi, vêtus d’un T-shirt blanc pour refléter leur démarche pacifique.

Ensemble, ils ont quadrillé les rues, marquant volontairement des arrêts aux points les plus problématiques, c’est-à-dire occupés habituellement par des groupes de dealers.

Une première couronnée de réussite, souligne l’un d’eux, habitant de la rue André Duchscher : «Cette veille dans notre quartier a beaucoup aidé, notamment à pouvoir échanger entre nous.»

«En à peine 1h30 de promenade, nous avons fait déplacer dans le calme des dealers à trois reprises et deux toxicomanes. Nous avons aussi pu discuter avec la police.»

Lors de cet échange, les agents de terrain auraient ainsi confié leur lassitude, affirmant aux habitants : «Si l’Inspection générale de la police et la justice faisaient leur travail, nous pourrions vider le quartier des trafiquants et drogués en moins de deux mois», rapporte un participant.

Un rendez-vous récurrent

Un succès qui pousse le groupe à vouloir répéter l’expérience. Un rendez-vous chaque dimanche soir ou chaque premier dimanche du mois est désormais évoqué, avec l’espoir de rassembler davantage de riverains.

«Notre présence a permis de déranger les dealers et de déloger certains consommateurs qui squattaient une entrée de maison. Nous voulons montrer que sommes des citoyens attentifs et que la rue appartient à tout le monde», explique cet autre habitant.