Finalement opposé au Chilien Cristian Garin en raison du retrait de l’Espagnol Pablo Carreno Busta, Chris Rodesch a été éliminé, lundi, au premier tour du tableau final de Wimbledon.
Le remplacement au pied levé de l’Espagnol Pablo Carreno Busta, ancien 10e mondial, retombé depuis au 94e rang, par le Chilien Cristian Garin (29 ans, 110e) en raison du forfait du premier nommé, vraisemblablement blessé, s’apparentait à un cadeau empoisonné pour Chris Rodesch (163e). Qui jouait, lundi, le tout premier match de sa jeune carrière dans le tableau principal d’un Grand Chelem grâce à un parcours rondement mené lors des qualifications.
Et pour cause : contrairement au natif de Gijón, toujours à la recherche d’un premier succès sur les installations du All England Club en sept participations, le Sud-Américain, ex-17e à l’ATP, davantage catégorisé comme étant un pur terrien, a déjà prouvé sa capacité à performer sur gazon, en témoigne sa plus belle campagne effectuée en Majeur voici trois ans à… Wimbledon, où il avait alors atteint les quarts de finale, vaincu par le futur finaliste de l’édition, un certain Nick Kyrgios.
Un stade que le lucky loser (il a été dominé au troisième tour des qualifications par l’Italien Giulio Zeppieri, 351e) peut encore rêver d’atteindre après avoir pleinement saisi sa chance en écartant, à l’expérience, 7-6 (10/8), 6-4, 6-4 le n° 1 grand-ducal (23 ans) au terme d’un combat de chaque instant. «Pour être totalement honnête, je suis tout de même content de mon match, positive l’élève d’Anders Johansson à sa sortie du court. J’ai réussi à me procurer des occasions pour l’emporter. Je me suis bien battu dans chaque set.»
Vers des retrouvailles ?
Solides sur leurs mises en jeu au cours de la première manche, les deux hommes se livrent une féroce bataille. Au point de logiquement se diriger vers le tie break juste après que le natif d’Angelsberg a sauvé deux balles de set. Un exercice délicat dans lequel les nerfs des protagonistes sont mis à rude épreuve. Au bout d’un suspense dingue, Garin parviendra à empocher la mise en profitant d’une double faute adverse après avoir à son tour effacé deux balles de set sur son service.
Dans la manche suivante, le Chilien fera de nouveau preuve d’un sacré réalisme : il convertit son unique balle de break avant d’en sauver trois, toujours sur son service, au moment de conclure. Une tendance qui se confirmera dans la suivante avec un break remporté au meilleur moment, là encore sur sa seule opportunité. «Il a mieux joué dans les moments importants, certainement dû au fait qu’il a plus l’habitude de ce genre de rendez-vous», constatait la nouvelle tête d’affiche du TC Thionville.
Qui pourrait recroiser le Sud-Américain mi-septembre en Coupe Davis. Quelques semaines après avoir pris part à l’US Open ? Toujours est-il que le puissant droitier entend bien se servir de cette expérience pour continuer à s’établir sur le circuit : «Je crois que le fait d’avoir joué dans le tableau final d’un Grand Chelem m’a fait devenir un meilleur joueur. Je peux être ambitieux pour le futur, car j’ai montré de belles choses».
Chris Rodesch peut aussi se satisfaire d’avoir replacé le Grand-Duché sur l’échiquier du tennis international en devenant le premier Luxembourgeois depuis Mandy Minella, en 2019, à prendre part au tableau principal d’un Majeur.