[Natation] Daleiden, tout près de la médaille !

CHAMPIONNATS D’EUROPE U23 À SAMORIN La compétition s’est achevée avec une superbe prestation de Ralph Daleiden, tout proche de son record national.

Ralph Daleiden l’avait annoncé : ces championnats d’Europe U23 n’étaient qu’une simple étape avant le gros objectif de la saison, les championnats du monde de Singapour. «Une bonne occasion de faire une grosse compète contre des gars très forts», résumait le nageur d’Arizona. Un jeune homme en pleine forme, puisqu’il venait tout juste d’abaisser son record national du 200 m nage libre à 1’48« 67, du côté de Pétange.

Médaillé d’argent du 100 m nage libre lors de la première édition de la compétition, à Dublin il y a deux ans, Ralph Daleiden savait qu’il lui serait compliqué de rééditer pareil exploit : «Le niveau est beaucoup plus dense. Il y a une dizaine de mecs en 48« », soulignait-il. «Il faudra nager en 48«  dès le matin pour aller en finale.»

Après une entrée en matière très correcte sur 200 m nage libre puis un 50 m où il s’est plutôt bien comporté, Ralph Daleiden terminait donc ses championnats par sa discipline de prédilection : la course reine. Il savait qu’il lui faudrait aller vite dès les séries.

Et alors que la fusée roumaine David Popovici se qualifiait en déroulant en 47« 38, le Luxembourgeois prenait la quatrième place de la dernière série. En 48« 97, il décrochait le cinquième chrono des séries et validait son billet pour l’après-midi.

Quelques heures plus tard, on le retrouvait un peu excentré, couloir n° 2. Une très belle course pratiquement sans faute, hormis une petite respiration pas prévue : «Juste après ma reprise de nage, j’ai oublié de ne pas respirer. Avec le stress, j’ai oublié et j’ai respiré sur mon deuxième coup de bras. Ça ne m’a pas coûté beaucoup de temps. Mais peut-être cinq centièmes», indiquait-il après sa course.

Une course remportée en 46« 71 par Popovici, qui améliore son propre record d’Europe et écrase la concurrence, puisque les Croates Jere Hribar et Toni Dragoja terminent respectivement en 48« 33 et 48« 67.

Et derrière, ça se bouscule puisque le Polonais Kamil Sieradzki boucle ses deux longueurs en 48« 71, un centième devant… Ralph Daleiden (48« 72). D’où l’histoire des cinq centièmes, qui lui auraient permis de monter à nouveau sur un podium.

Mais avec son meilleur temps de l’année et son troisième meilleur chrono en carrière, il démontre qu’il est en forme. Et il se montre satisfait de sa prestation : «C’est mon premier meeting international de haut niveau. Sur le 200 m nage libre, c’était la première course, c’est toujours compliqué, ça passait ou ça ne passait pas. En fait, Pétange, c’était la première fois où je construisais bien un 200 m. Là, ça ne passe pas mais c’est quand même 1’49«  malgré les éléments extérieurs et le stress. Et sur le 100 m, peut-être que si j’avais été dans un autre couloir, j’aurais pu profiter d’une vague de Popovici. Mais nager deux fois en 48« , c’est très cool.»

On le retrouvera dans deux semaines aux championnats nationaux, avant de prendre la direction de l’Indonésie, pour aller préparer les Monde.

Les trois autres Luxembourgeois engagés dans la compétition étaient également sur le pont. Et notamment Finn Kemp, qui avait un double rendez-vous, sur 100 m brasse et 200 m 4 nages, deux distances sur lesquelles il pouvait viser un éventuel billet pour Singapour. Il débute par un très bon 100 m brasse qu’il boucle en 1’02« 23, tout simplement son deuxième meilleur chrono en carrière.

Insuffisant, toutefois, pour s’inviter en finale. Il fallait nager en 1’01« 63 pour faire partie des 8 meilleurs. Quelques minutes plus tard, c’est plus compliqué sur le 200 m 4 nages. Il termine 10^e et dernier de sa série en 2’07« 57.

Au final, il se classe 13^e du 100 et du 200 m brasse : «Après ces championnats, j’ai des sentiments mixtes. C’était une compétition de très haut niveau. J’aurais préféré avoir des demi-finales mais c’est comme cela, c’est finale directe et c’est dur de faire partie des 8 meilleurs. Maintenant, faire 13^e, c’est pas mal surtout au vu de ma saison compliquée. Et je n’ai que 20 ans, je pourrai encore revenir dans deux ans. Maintenant, la saison n’est pas terminée. Il me reste les championnats nationaux et ensuite les Universiades, à Berlin. L’occasion de faire encore de bons temps. En tout cas, c’est prometteur!»

Joao Carneiro, qui était éventuellement sous la menace de Finn Kemp si celui-ci avait battu son meilleur temps de la période de qualification pour Singapour, était lui aussi engagé sur le 100 m brasse. Et il ira moins vite que son jeune compatriote avec un temps de 1’03« 03. Mais comme il avait nagé 1’01« 52, c’est bien lui qui ira à Singapour.

Enfin, Stanislas Chausson boucle ses premiers grands championnats en 24« 76, son cinquième meilleur temps en carrière sur le 50 m pap.

Christophe Audot, l’entraîneur national, tire un bilan très positif de la compétition : «Ralph est à cinq centièmes du très grand bonheur. Dans une course où Popovici est le premier à revenir en moins de 24«  et où tout le monde nage en moins de 49« . Il y a quelque temps, aux JO, ça aurait été un exploit. Maintenant, ils font ça aux U23. Sinon, une telle compétition, avec la présence des meilleurs mondiaux, mériterait vraiment d’avoir des finales B. S’il y en avait eu, Finn y aurait participé. Faire 13^e sur 100 et 200 m brasse, c’est vraiment très costaud», souligne le technicien.