Plusieurs rendez-vous politiques déterminants dans la lutte contre les violences fondées sur le genre vont se succéder ces prochains jours.
C’est une semaine décisive qui débute au Luxembourg dans la lutte contre les violences :
- alors que la ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité, Yuriko Backes, présentera cet après-midi son Plan d’action national «Violences fondées sur le genre»,
- l’association La Voix des Survivant-e-s échangera mercredi matin avec les députés à la Chambre, suite au succès de sa pétition publique (numéro 3409) réclamant de nouvelles mesures pour lutter efficacement contre ces violences et leur impact sur les enfants covictimes.
Le 14 octobre 2024, Ana Pinto et son équipe avait en effet présenté publiquement une proposition de loi rédigée par les avocats et juristes bénévoles de l’asbl.
C’est ce texte, détaillé et rigoureux – récompensé en décembre par le prix Anne-Beffort de la Ville de Luxembourg – qui sera débattu après-demain au Marché-aux-Herbes.
Un rendez-vous crucial, estime Stéphanie Makoumbou, avocate au barreau de Luxembourg et co-autrice de cette proposition : «On souhaite intégrer le contrôle coercitif dans le Code pénal et dans le vocabulaire juridique, comme les violences psychologiques et le féminicide. Nous défendons aussi la création d’un tribunal spécialisé avec des magistrats dédiés et formés.»
Six membres de l’association seront face aux députés pour répondre à toutes les questions sur ce texte remis en février.
Les efforts se poursuivent
Après les premières Assises sur la violence fondée sur le genre, le 20 janvier, qui avaient rassemblé les représentants d’une soixantaine d’associations de terrain, puis l’ouverture du Centre national pour victimes de violence en avril, les efforts se poursuivent vers une meilleure prise en charge des violences fondées sur le genre après des décennies d’inertie.
Des chiffres plus clairs?
Le nouveau rapport du Comité de coopération entre les professionnels de la lutte contre la violence doit également être présenté aujourd’hui.
Vivement critiqué l’an dernier pour son manque de clarté – ses 42 pages ne permettaient pas d’établir le nombre de femmes victimes de violences sur le territoire – cette nouvelle édition suscite beaucoup d’attentes : permettra-t-elle enfin de disposer des statistiques fiables et conformes à la Convention d’Istanbul qui font défaut jusqu’ici au Luxembourg?