CHAMPIONNATS D’EUROPE U23 À SAMORIN Les Luxembourgeois ont soufflé le chaud et le froid lors de cette deuxième journée.

Sur les quatre nageurs luxembourgeois engagés dans ces Euro U23, ils étaient trois à être à nouveau sur le pont, vendredi matin.

DALEIDEN SUR LA BONNE VOIE

Venu en Slovaquie pour préparer les championnats du monde de Singapour, Ralph Daleiden avait entamé la compétition la veille par un 200 m nage libre encourageant, même s’il était parti certainement un peu trop rapidement.

Avant de s’attaquer, samedi, au 100 m, il avait choisi de s’aligner sur le 50 m nage libre. Clairement pas la spécialité de celui qui est davantage un nageur de 100-200.

D’ailleurs, contrairement à un vrai spécialiste comme Rémi Fabiani par exemple, le nageur olympique est généralement adepte du même style de nage que pour le 100 ou le 200. À savoir qu’il respire tous les deux temps alors qu’un Rémi Fabiani ne respire pas, voire maximum une fois durant sa course :

«On tâtonne, on utilise le 50 m pour trouver des stratégies», sourit Christophe Audot, l’entraîneur national. C’est ainsi que pour cette course, ils avaient mis au point un plan : «Désormais, il arrive mieux à nager assez vite en étant fermé. La stratégie, c’est huit coups de bras sans respirer, puis reprise quatre temps et il termine avec 15 m sans respirer. On s’est rendu compte qu’il perd du temps en respirant et que, quand il fixe, il revient sur la meute.»

Dans les faits, ça donne une course en 22“85, tout près de son season best (22“84 aux JPEE) et son cinquième meilleur chrono en carrière. On l’aura compris, une prestation plutôt encourageante pour Ralph Daleiden, qui tentera, samedi, d’aller chercher, comme il y a deux ans lors de la première édition à Dublin, une place en finale.

Mais ce sera très compliqué : «Le niveau est tout simplement incroyable. Il y a deux ans, les temps A ne pouvaient pas participer. Alors que désormais ce n’est plus le cas», s’enthousiasme encore Christophe Audot.

Pour avoir une petite chance d’aller en finale, le nageur luxembourgeois devra certainement évoluer dès le matin aux alentours de son record national (48“63). Lui-même le reconnaissait avant le début de la compétition : «C’est beaucoup plus dense qu’à Dublin. Il doit y avoir une bonne dizaine de gars qui nagent en 48 secondes.» Il sait ce qu’il lui reste à faire.

KEMP RESTE SUR SA FAIM

Également sur le pont, Finn Kemp. Après une entrée en matière tonitruante, où il a pulvérisé son record personnel sur le 50 m brasse, qui n’est clairement pas sa spécialité, il se montrait confiant pour sa deuxième épreuve : le 200 m brasse.

Dans un coin de la tête, il ne cachait d’ailleurs pas qu’il croyait possible la qualification pour les Monde. Pour ce faire, il lui fallait exploser son record personnel (2’15“60), puisque la norme était fixée à 2’14“88. Mais le jeune nageur devra se «contenter» de son deuxième meilleur chrono en carrière avec un déjà très correct 2’16“39 :

«Pour faire quelque chose que tu n’as jamais fait, tu dois faire quelque chose que tu n’as jamais fait. Il a pris tous les risques, il est parti en 1’04“ et il craque dans le dernier 50 m», souligne le technicien. Et d’ajouter : «Il est très déçu. Mais je vais lui faire un motivational speech pour qu’il reste dans la compète.»

En effet, Finn Kemp a encore deux rendez-vous très importants samedi. Il enchaîne ainsi le 200 m 4 nages et le 100 m brasse. Deux distances sur lesquelles il vise une place pour les Monde.

Sur le 4 nages, il a réalisé la norme… mais trop tôt. En effet, son superbe 2’02“94 lors de l’Euro Meet 2024 est en deçà de la marque requise (2’03“22), mais il a été nagé en janvier alors que la période de qualification débutait en mars. Pour valider son billet pour Singapour, il devra donc faire largement mieux qu’en Andorre, où il avait nagé en 2’03“94.

Et quel que soit le résultat, il lui restera encore une course. Sur laquelle il a le minimum B (1’01“66 contre 1’01“84 demandés), mais le souci est que Joao Carneiro, également engagé dans la même course, est allé plus vite que lui (1’01“52) et en cas de temps B, seul le meilleur obtient une place pour la compétition.

On l’aura compris, si ça ne passe pas sur le 200 m 4 nages, il devra remettre ça quelques minutes plus tard et non seulement battre Joao Carneiro, mais faire mieux que 1’01“52.

CARNEIRO DÉPITÉ

Ce dernier était quant à lui en lice sur le 200 m pap. Et alors qu’il avait fait un plutôt bon 50 m brasse la veille, vendredi ça s’est beaucoup moins bien passé. En effet, il se contente de 2’06“27, très loin de son meilleur temps (2’01“32) et encore plus loin d’une qualification pour Singapour (2’00“59) :

«Je ne suis pas content, c’est normal. Je ne m’attendais pas du tout à ça. J’étais fatigué au bout de 75 m, alors que normalement, ce n’est qu’après 100 m que ça commence à piquer. Pourtant depuis Andorre, je me suis remis au pap. Mais c’est comme cela. Des fois, ça marche mieux en pap, d’autres fois mieux en brasse. Pour faire un 200 m, il faut nager plus de volume que pour un 50 ou un 100. Avec les examens, c’était plus compliqué et j’ai payé la facture pour ça. Maintenant, je sais ce qu’il faut changer pour l’année prochaine. J’ai envie de renager du pap au niveau où j’arrivais à le renager. Ça me manque de faire des 2’01“. Ce n’est pas marrant de nager les temps que je faisais à 15 ans.»

Ce samedi, il tentera de retrouver un peu de sensations sur le 100 m brasse.