Depuis le 8 octobre 2024, l’OGBL et le LCGB sont en conflit ouvert avec le gouvernement. Les tensions n’ont cessé de s’accentuer autour du droit du travail et de la réforme des pensions.
Encore avant la prise de fonction du gouvernement conservateur-libéral, fin novembre 2023, la présidente de l’OGBL, Nora Back, décelait un «important potentiel de conflits». La rupture avec le nouvel exécutif intervient une année plus tard.
Avant la grande manifestation nationale de demain, retour sur la chronologie d’un conflit social inédit.
8 octobre 2024
Lors d’une réunion du Comité permanent pour le travail et de l’emploi (CPTE), l’OGBL et le LCGB décident de claquer la porte. En cause, la remise en question par le ministre du Travail, Georges Mischo, du droit exclusif des organisations syndicales à négocier et signer des conventions collectives.
Le Premier ministre, Luc Frieden, et son ministre du Travail tentent de calmer le jeu, en soulignant que ce monopole restera acquis. Un «mais» de taille persiste toutefois : le gouvernement compte accorder plus de libertés aux délégués du personnel à négocier directement des accords partiels et collectifs avec leur patron, sans le concours des syndicats.
11 octobre 2024
Georges Mischo annonce la généralisation du travail dominical dans le commerce. L’intention de passer de 4 heures à 8 heures n’a pas fait l’objet de concertation préalable des syndicats.
3 décembre 2024
OGBL et LCGB s’allient une première fois et mobilisent plus de 700 militants pour une manifestation dans un hôtel aux portes de la capitale. Ils estiment que le gouvernement «cherche à détruire les syndicats». La riposte annoncée est sans équivoque : «S’il le faut, il y aura une grève générale.»
18 décembre 2024
Le ministre de l’Économie, Lex Delles, annonce une libéralisation des heures d’ouverture dans le commerce. La proposition : ouverture de 5 h à 22 h du lundi au vendredi, et de 5 h à 19 h le week-end.
En dépit d’une consultation préalable, les syndicats se disent une nouvelle fois mis devant le fait accompli.
15 janvier 2025
Le Premier ministre reçoit les présidents de l’OGBL et du LCGB afin de renouer le dialogue. Il annonce la tenue de tables rondes sociales, en format bipartite. L’initiative restera sans résultat.
28 janvier 2025
Le front syndical entre l’OGBL et le LCGB est scellé. Une grande manifestation nationale est annoncée pour le 28 juin, synonyme d’ultimatum pour le gouvernement, appelé à «revenir à la raison». La mobilisation sur le terrain est lancée.
1er mai 2025
Le Premier ministre et plusieurs autres membres du gouvernement assistent aux manifestations de l’OGBL et du LCGB pour la fête du Travail. Leurs oreilles sifflent une nouvelle fois.
13 mai 2025
La déclaration sur l’état de la Nation est la goutte qui fait déborder le vase. La piste d’une prolongation des années de cotisation avant de pouvoir partir à la retraite est la plus lourdement fustigée par le camp syndical. Le large processus de consultation en amont de la réforme envisagée aurait été une «mascarade».
23 mai 2025
Le front syndical rompt les ponts. OGBL et LCGB annoncent boycotter toute nouvelle réunion avec le gouvernement ou le patronat. Ils réclament la tenue d’une tripartite de crise pour renouer avec le dialogue social.
Luc Frieden préfère organiser, le 9 juillet, une «réunion tripartite classique», avec l’espoir de pouvoir enfin désamorcer le conflit social.
20 juin 2025
La nouvelle Union des syndicats OGBL-LCGB, qualifiée d’«historique», est née.
Départ du cortège à 11 h devant la gare de Luxembourg
Le front syndical va placer la grande manifestation nationale, prévue demain, sous le slogan : «Contre cette politique gouvernementale! Pour la solidarité, la démocratie et la justice sociale!»
Le départ du cortège est fixé à 11 h, devant la gare de Luxembourg. Le cortège va remonter l’avenue de la Liberté, traverser le pont Adolphe, pour arriver sur la place Guillaume-II (Knuedler). Des discours seront alors prononcés par Nora Back, la présidente de l’OGBL, et Patrick Dury, le président du LCGB.
La dernière manifestation d’envergure au Grand-Duché date de 2009, lorsque les syndicats avaient réuni, selon leurs estimations, quelque 30 000 personnes dans les rues de Luxembourg.
De plus amples informations sont à trouver sur le site www.frontsyndical.lu. Vous pourrez suivre la manifestation en direct sur notre site.