Grâce à sa sublime performance, jeudi, devant la tête de série n° 1 des qualifications, le Hongrois Marton Fucsovics, Chris Rodesch a rejoint le tableau final du Grand Chelem londonien. Sensationnel.
Son vœu a été exaucé. «J’espère remporter mes trois matches afin de me retrouver sur le grand site», nous confiait avec enthousiasme Chris Rodesch, 23 ans, quelques jours avant son entrée en lice dans les qualifications disputées, non pas à Wimbledon, mais à plusieurs kilomètres de là, à Roehampton, afin de préserver les courts où le coup d’envoi du tableau principal sera donné lundi.
Tableau principal auquel prendra part le Luxembourgeois, donc, grâce à ses trois victoires autoritaires en autant de rencontres. Le tout, un an seulement après s’être lancé à temps plein sur le circuit professionnel. «Je suis très heureux de m’être qualifié pour le tableau final, se félicitait l’ancien étudiant de l’université de Virginie, encore sous le coup de l’émotion après cet exploit XXL. C’est un rêve qui se réalise.»
Après avoir décroché, en début de semaine, le tout premier succès de sa jeune carrière en Grand Chelem face à l’Italien Matteo Gigante (134e), le nouveau joueur du TC Thionville, classé au 163e rang à l’ATP, a confirmé ses débuts rêvés, deux jours plus tard, en expédiant l’Estonien Mark Lajal (167e).
Restait alors un dernier obstacle à franchir pour connaître un immense bonheur. Et non des moindres : sur la route du natif d’Angelsberg se dressait la tête de série n° 1, l’expérimenté et roublard hongrois Marton Fucsovics (103e), ex-31e mondial (2019) et quart de finaliste à Londres en 2021. Un client, certes, mais qui n’a pas fait le poids contre l’imperturbable droitier à la puissance dévastatrice, vainqueur 6-3, 6-4, 0-6, 7-6 (7/4).
Ne rien s’interdire
D’un réalisme glaçant, l’élève d’Anders Johansson parvient à convertir ses deux seules balles de break obtenues et, comme à son habitude, se montre solide à souhait pour préserver ses mises en jeu afin d’empocher le gain des deux premières manches. Piqué au vif, Fucsovics ne tarde pas à réagir et colle une bulle au n° 1 grand-ducal dans le troisième set.
Loin de se laisser perturber, ni par son adversaire, ni par l’interruption de la partie durant une petite heure en raison de la pluie, le licencié du TC Schifflange scellera le sort de la rencontre au terme d’un tie break parfaitement manœuvré. «J’ai bien joué, j’ai bien servi et j’ai aussi été très fort mentalement car c’est un joueur qui a tenté à plusieurs reprises de me déstabiliser pour me faire sortir de mon match, mais je suis resté calme», analyse Chris Rodesch.
Et ce dernier d’ajouter : «Et puis, dans le tie break, c’était une bataille mentale que j’ai pu gagner en m’appuyant sur mon service.» Cette victoire, assurément la plus belle de sa jeune carrière, quand bien même il s’est déjà offert le scalp d’un top 100 voici un peu plus de sept mois au Challenger de Drummondville (Canada) – l’Australien James Duckworth, 77e à l’époque –, lui ouvre les portes du tableau final du plus prestigieux des quatre Grands Chelems, dont le tirage au sort sera effectué vendredi en fin de matinée.
Et dans lequel, le premier Luxembourgeois à participer à un Majeur depuis Mandy Minella à l’US Open en 2019, entend bien jouer sa carte à fond : «Ça va être une expérience énorme, mais bon, il faut que je reste concentré. Je veux faire des grandes choses dans le tableau final.» Le rendez-vous est pris.