Le Luxembourg étend la mesure «Stop Drive» à 351 véhicules Citroën et DS3 équipés d’airbags Takata défectueux. Les conducteurs doivent cesser immédiatement d’utiliser leur voiture.
L’Institut luxembourgeois de la normalisation, de l’accréditation et de la sécurité et qualité des produits et services (ILNAS) informe que la mesure de sécurité «Stop Drive» initiée en France est désormais étendue au Luxembourg par le groupe Stellantis.
351 véhicules Citroën C3 et DS3 équipés d’airbags Takata sont concernés par cette campagne de rappel NQ3 du groupe Stellantis. Le constructeur demande aux propriétaires de ces véhicules de cesser immédiatement toute utilisation, jusqu’à ce que les airbags soient remplacés.
Les propriétaires recevront dans les prochains jours une nouvelle lettre officielle de l’ILNAS précisant les démarches à entreprendre.
Cette action fait suite à un premier envoi de courrier en février 2025, qui concernait 1 118 véhicules. Cette première communication informait les propriétaires du défaut potentiel des airbags et les invitait à contacter un garage agréé pour effectuer le remplacement.
Les 351 véhicules visés par la mesure «Stop Drive» sont ceux dont les airbags n’ont toujours pas été remplacés à ce jour.
Le scandale des airbags de l’ex-entreprise japonaise Takata, responsables de nombreux accidents mortels dans le monde en raison d’explosions lors de chocs anodins, connaît des rebondissements incessants depuis plus de dix ans.
Un accident survenu à Reims, en France, le 11 juin a coûté la vie à une automobiliste de 36 ans qui conduisait un véhicule qui n’était pourtant pas considéré comme dangereux, poussant le gouvernement à ordonner l’immobilisation de 800 000 voitures supplémentaires en France, soit 1,7 million d’unités visées par un «Stop Drive» jusqu’à replacement des airbags.
Un défaut de fabrication mortel
Les airbags Takata sont responsables d’explosions mortelles ou provoquant de graves blessures à cause d’un gaz, le nitrate d’ammonium, qui se dégrade avec le temps, particulièrement dans les climats chauds et humides.
Les coussins de sécurité se déclenchent alors même en cas de collision mineure, provoquant une explosion identique à celle d’une grenade et projetant dans l’habitacle des pièces de métal et de plastique, souvent fatales au conducteur.
Un bilan incomplet
Difficile de chiffrer précisément le nombre de décès liés à l’explosion de ces airbags. Aux États-Unis, pays le plus touché, l’organisme responsable de la sécurité routière, la NHTSA, dresse un bilan de 28 morts.
Le gouvernement français a lui établi que 18 personnes étaient décédées en raison de ces airbags défectueux, dont 16 dans les outre-mer, et que 25 autres avaient été blessées.
Il n’existe aucun bilan mondial fiable, mais des décès ont été recensés dans d’autres pays, comme en Malaisie où on dénombrait quatre morts en 2016, mais aussi «au Brésil, en Chine, au Ghana, au Mexique, au Pakistan, aux Seychelles et en Thaïlande», selon un communiqué de Honda US datant du 30 mai, pour un total d’au moins 60 morts dans 11 pays.
Un scandale vieux de 20 ans
Takata, fabricant mondialement connu de systèmes d’airbags et de ceintures de sécurité, a reconnu avoir repéré des dysfonctionnements dans ses airbags dès 2005.
L’entreprise est cependant accusée d’avoir dissimulé la gravité des faits, tardant à accepter de remplacer les produits défectueux.
Aux États-Unis, 34 millions de véhicules ont fait l’objet d’une mesure de rappel en 2015, le plus grand rappel de produit de l’histoire du pays.
En 2014, quand les autorités américaines ouvrent une enquête pénale, Takata est le deuxième fabricant mondial d’airbags, avec 22 % de parts de marché.
L’équipementier finit par plaider coupable et est condamné en 2017 à une amende d’un milliard de dollars pour fraude, quelques mois avant de déclarer faillite.
Des rappels massifs
En 2017, 100 millions d’airbags Takata sont considérés à risque dans le monde, dont 70 millions aux États-Unis.
De très nombreuses marques ont dû procéder à des rappels de plusieurs millions de véhicules, notamment aux États-Unis et en Chine, à commencer par GM, Volkswagen, Nissan, Toyota et surtout Honda.
Honda était le principal client des coussins de sécurité Takata. Dès 2015, le constructeur japonais a été contraint de rappeler 20 millions de voitures dans le monde.
En juillet 2018, Ford a indemnisé environ six millions de ses clients, pour un montant total de 300 millions de dollars.
Outre Ford, Toyota, Subaru, Honda, BMW, Nissan et Mazda ont versé au total 1,2 milliard de dollars d’indemnisations aux victimes américaines.
Pour les démarches à suivre, cliquez sur ce lien.