EUROPEAN TEAM CHAMPIONSHIPS (DIV. 3), HIER À MARIBOR Le Luxembourg retrouve la D2 après une seconde journée marquée par trois victoires et deux records nationaux!

Les athlètes luxembourgeois n’auront fait qu’un bref passage en D3. En Slovénie, la jeune troupe grand-ducale a parfaitement manœuvré pour atteindre l’objectif fixé : faire partie des trois premiers sur les 15 nations engagées pour remonter à l’échelon supérieur.

Après la première journée, Charel Gaspar et ses compatriotes étaient dans le bon tempo. Même s’ils étaient à bonne distance de l’Islande (260 pts), grande favorite intouchable, les Luxembourgeois étaient quant à eux deuxièmes (219,5) avec une bonne marge sur la Moldavie (3^e avec 197) juste devant la Bosnie (4^e avec 196) : «On peut conserver cette deuxième place», expliquait Jean-Sébastien Dauch, le directeur général de la FLA, mardi soir.

Malgré tout, il restait encore une journée de compétition. Au cours de laquelle tout était possible. Même si, on l’aura rapidement compris, l’Islande était hors de portée.

Chef de file de la délégation grand-ducale, Victoria Rausch avait l’honneur d’être l’une des toutes premières à ouvrir le bal.

Alors qu’elle restait sur une petite déception à Dessau, où elle avait tapé la huitième haie et avait dû se contenter d’un chrono modeste pour elle, la sportive d’élite de l’armée avait démontré, lors de ses précédentes sorties, qu’elle avait retrouvé son meilleur niveau après avoir manqué de très nombreux mois de compétition l’an passé, après une très grave blessure, un arrachement osseux et des ligaments de la cheville.

Il y a un peu plus de deux semaines, elle était ainsi venue mourir à un petit centième de son record national, du côté de Oordegem, où elle avait remporté la course en 13″25, tout près de ses 13″24, courus en 2022…

On la savait en forme. Elle se savait en forme. Encore fallait-il le démontrer sur la piste. Et ce fut chose faite et bien faite, hier en fin d’après-midi sous le chaud soleil slovène.

Victoria Rausch, qui aime décidément jouer avec les centièmes, réussit sa première mission, à savoir décrocher la première place, puisque seules les places comptent pour les points du classement final.

Et comme la jeune femme n’aime pas faire les choses à moitié, elle ajoute à sa victoire un nouveau record national… pour un petit centième : «C’était vraiment une bonne course. Je me suis sentie bien dès le départ. Les conditions étaient optimales pour faire un bon chrono. Je suis satisfaite de pouvoir faire ça après ma blessure. Ça montre que je suis revenue sur le même niveau qu’avant», se réjouit-elle.

Son entraîneur, Arnaud Starck, se réjouit : «13″23 c’est vraiment bien. Revenir encore une fois à ce niveau, c’est fort. Je suis content pour elle parce que je sais tout ce qu’on a mis en place après son opération. Et surtout, elle seule sait les moments de doute qu’elle a traversés. Au final, c’est une belle revanche. Il faut savourer et continuer à avancer!»

Rausch, Weicherding, Chinfatt et le relais mixte au top!

La journée débutait donc avec 15 pts dans la musette grand-ducale. Et ce n’était que le début. Alors que, la veille, seule Fanny Arendt avait décroché un succès, hier, ils sont trois à avoir remporté leur épreuve.

Sur le 3 000 m steeple, Gil Weicherding a réalisé une course de patron pour l’emporter en 8’49″34, très loin devant l’Islandais Hlynur Andresson (9’08″99). Chez les dames, c’est Kimberly Chinfatt qui a pris les choses en main sur le 5 000 m. Dominatrice, elle boucle sa course en 16’23″65 avec trente secondes d’avance sur sa dauphine, l’Islandaise Andrea Kolbeinsdottir.

En toute fin de programme, le relais 4×400 m mixte composé de Glenn Lassine, Fanny Arendt, David Friederich et Elise Romero pensait n’avoir «que» pulvérisé le record national (3’25″57 contre 3’29″34 en 2023 à Chorzow) et terminé deuxième derrière la Moldavie.

Mais la disqualification des Moldaves a finalement permis au Luxembourg d’achever une compétition presque parfaite de manière parfaite.

Un troisième record national sera battu. Au triple saut, Melody Koffi a triple bondi à 12,54 m, soit 3 cm de mieux qu’à Schifflange, en mai dernier. Elle se classe 7^e d’un concours dominé par l’Azerbaïdjanaise Yekaterina Sariyeva (13,87 m).

Outre ces succès, deux autres concurrents ont terminé sur le podium de leur épreuve. On retrouve ainsi Mathis Espagnet, deuxième du 800 m en 1’50″02, alors que Sofia Snall a lancé son marteau à 57,45 m, une belle performance synonyme de troisième place.

Il faut le rappeler, cette équipe luxembourgeoise, au sein de laquelle manquaient de nombreux ténors, était composée d’un mix entre jeunes et moins jeunes, à l’image de la très prometteuse pépite des haies, Uyana Granger, 16 ans, ou, de l’autre côté, du vénérable Claude Godart, venu apporter un coup de main et de précieux points avec sa 7^e place sur 110 m haies en 15″46, le tout à… 45 ans!

Si la présence du Luxembourg en D2 en 2023 était due aux absences russes et biélorusses, cette remontée ne doit rien à personne.

Et Charel Gaspar, le capitaine de cette belle équipe, se montrait enthousiaste : «C’est incroyable ce que l’équipe vient de réaliser! Une super ambiance, un support monstrueux et plein de belles performances», souligne celui qui a également apporté son écot avec une très belle deuxième place à la hauteur lors de la première journée.

Le Luxembourg devait prendre l’une des trois premières places pour remonter en D2. Le Grand-Duché réussit sa mission en conservant de bout en bout sa belle deuxième place derrière les intouchables Islandais. Une superbe performance qui montre, si besoin était, que l’athlétisme luxembourgeois est sur la bonne voie.