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France : fin du conclave sur les retraites, sujet explosif pour le gouvernement


La fin du "conclave" est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes. (Photo : AFP)

Les partenaires sociaux du conclave sur les retraites en France, sujet explosif pour le gouvernement, doivent écrire lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord, après quatre mois d’une concertation impulsée par le Premier ministre François Bayrou.

Un compromis semble difficile à trouver au vu des dernières déclarations des négociateurs, bien pessimistes.

Durant plusieurs mois en 2023, des centaines de milliers de personnes avaient battu le pavé partout en France contre la réforme des retraites.

Le défi du conclave est de taille : trouver un terrain d’entente pour rendre moins impopulaire la réforme des retraites de 2023, portant progressivement l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Et rééquilibrer le système des retraites qui, sans contre-mesure, plongerait dans un déficit chiffré à 6,6 milliards d’euros en 2030, selon la projection du Conseil d’orientation des retraites (COR).

Depuis ses débuts, le « conclave » voulu par le Premier ministre a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route : le syndicat Force Ouvrière a tourné les talons dès la première séance et la CGT et l’U2P (patronat pour les artisans) ont jeté l’éponge mi-mars.

Mais selon les informations du journal économique La Tribune Dimanche, l’organisation patronale du Medef s’y rendra bien lundi avec une ultime proposition d’accord.

Seul un syndicat, la CFDT, entrevoit une lueur, mentionnant des « avancées sociales qu’on doit pouvoir concrétiser ».

On ne parle plus ici de l’âge du départ à la retraite, qui avait mis le feu aux poudres : sans surprise, le Medef s’est montré inflexible sur son maintien à 64 ans. Quoi qu’il arrive à l’issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme de 2023, sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.

La quête de compromis doit maintenant principalement s’articuler autour de la carrière des femmes et de la pénibilité.

Dans le premier point, consensuel, il est question de revaloriser les pensions en fonction du nombre d’enfants qu’elles ont eus. Dans le second, d’une prise en compte des ports de charge lourde, vibrations mécaniques et postures pénibles, critères ergonomiques poussés par la CFDT.

Mais la finalité d’une reconnaissance de l’usure professionnelle n’est pas la même pour tous: les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, le patronat privilégie d’autres pistes.

Selon La Tribune Dimanche, le patronat envisage toutefois un geste sur la pénibilité.

La fin du « conclave » est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Et le Premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement.

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