Les chemins de Vianden accueillaient pour la première fois l’Eiskel Gravel. Une première édition marquée par le beau temps, la chaleur et les grosses performances.

Une première édition ensoleillée. Dans ce cadre bucolique de Vianden, célèbre pour son château et ses ruelles pittoresques, cette première organisation de l’ UCI Gravel World Series, a été agrémentée d’une ambiance festive avec de nombreux supporters présents sur les bas-côtés. L’Eiskel Gravel est le point de départ idéal pour explorer cette région luxembourgeoise aux paysages enchanteurs de forêts, vallées et corniches.

Quelques grands noms, retirés du monde professionnel, se sont d’ailleurs prêté au jeu, comme Greg Van Avermaet, Thomas De Gendt, Niki Terpstra, ou Jempy Drucker et Tom Wirtgen pour la touche luxembourgeoise.

Des coureurs actuels se sont aussi prêté au jeu, comme Manon Bakker ou la championne Grand Ducal Marie Schreiber (qui a abandonné dès le premier tour) chez les dames, ou Noé Ury et Loic Bettendorff pour les champions locaux.

Cette course transfrontalière, qui traverse aussi bien le cœur du Luxembourg et l’Ouest de l’Allemagne, a de quoi séduire. Sa course reine, couvrant 115 km sous forme d’une boucle de départ d’environ 25 km, et d’un tour complet de 46,8 km à réaliser à deux reprises. Le second parcours, quant à lui annoncé plus court (70 km), ne fera cette boucle qu’à une seule reprise. Les concurrents devront se frotter à un parcours accidenté, avec des montées terribles à affronter.

Indécis chez les garçons, inéluctable chez les dames

Alors que certains observateurs curieux prennent le télésiège pour se rendre au sommet de l’ascension finale, la course bat son plein.

La guerre est ouverte chez les garçons. L’issue est indécise. L’échappée de tête, composée de 11 coureurs, est à portée de seconde de plusieurs groupes éparpillés. Greg Van Avermaet est d’ailleurs dans cet emballage final, pointant autour de la minute des hommes de tête.

Chez les femmes, le peloton subit la dure loi de Rosa Kloser. L’allemande compte une avance de plus de sept minutes à mi-parcours, et réalise un numéro exceptionnel. Sur une autre planète aujourd’hui, il semble désormais clair que seul un ennui mécanique pourrait entraver son succès à la mi-course. En début d’après-midi, les premiers vainqueurs tombent.

Le final du 70 km se termine avec un duel au sprint entre Serge Compère et Jochem Scheibler. C’est le belge qui récupère la victoire, en moins de 2h30. Classée 8e au final, Marijke De Smedt se classe première féminine dans cette course. A noter que dans la course Open, les deux vainqueurs, Dan Resslinger et Fabienne Schaus, représentent fièrement le Grand Duché en triomphant à Vianden.

Un champion olympique dans le top 20

Les grandes manœuvres prennent place de toute part au tournant de la troisième heure de course. Le leader change de tête au fur et à mesure, mais un trio se détache dans les derniers kilomètres, Petr Vakoc, Mathijs Loman et Mees Hendrikx. L’ancien coureur de chez Alpecin décide même de tenter sa chance dans la dernière descente, mais ses compagnons d’échappés veillent au grain.

La dernière ligne droite, dans le splendide centre-ville de Vianden, surplombé par le château. En supériorité dans ce deux contre un, les Néerlandais prennent le meilleur sur le tchèque. Et c’est Mathijs Loman, négociant le virage à l’intérieur, qui trouve la faille et vient s’imposer pour cette première édition. Ce dernier tournant, difficile à négocier, est parfaitement maîtrisé par les coureurs de Gravel.

Un sprint tout en puissance pour le coureur du Swatt Club, qui va pouvoir triompher devant les observateurs. Le champion olympique belge de Rio Greg Van Avermaet vient se classer 14e dans cette étape. Rosa Kloser, elle, conclut son festival entamé dès le premier tour, avec plus de 5 minutes d’avance sur sa dauphine, Larissa Hartog . En troisième position, c’est Axelle Dubau-Prevot, demi-sœur de Pauline Ferrand-Prévot, qui s’offre la dernière marche du podium.

Thomas Alvarez