LIGUE DES CHAMPIONS Pedro Silva ne s’était pas encore exprimé depuis son intronisation. Il y avait pourtant tellement de choses à lui demander sur sa vision des débuts du FCD03…
Il y a quelques semaines, votre directeur sportif, Rémy Manso, indiquait qu’il faudrait que le nouveau coach aime se coucher tard car la direction sportive du club differdangeois adorait parler jusque tard dans la nuit, et ce de façon quotidienne, des joueurs, des séances… Vous vous couchez à quelle heure?
Pedro Silva : (il sourit) Je ne sais pas. Mais en général, je dors assez tard. Pas avant 2 h du matin. Et effectivement, en général, c’est toujours pour discuter avec Rémy, ou travailler sur les séances, voir des vidéos… Et à partir de maintenant, c’est pour préparer l’Europe. Je ne dirais pas que j’ai plus de travail que la saison passée à Alverca, mais celui que je fais maintenant est plus exigeant. Je suis encore en train d’analyser les joueurs, individuellement et je suis assez positivement surpris par le niveau de quelques-uns.
Comment Rémy Manso est-il arrivé jusqu’à vous? Pourquoi vous plutôt que n’importe quel autre coach?
Cela fait quelques années qu’on se connaît, qu’on se parle. Il cherchait quelqu’un de motivé pour gagner, mais aussi qui puisse regarder avec des yeux plus jeunes pour, justement, ramener des joueurs plus jeunes.
Perdre Trani, c’est sans doute plus grave que de perdre d’autres joueurs
A-t-il débarqué avec le même projet que celui énoncé par le président Bei : rallier la phase de Ligue de la Conference League?
C’est l’objectif, oui, et on va travailler pour ça. Mon objectif, c’est même plus la Conference League qu’être champion. Parce que c’est quelque chose qui n’a pas encore été fait ici et que c’est très excitant. Cela peut permettre de donner une visibilité à toute l’équipe, ça et une bonne idée de jeu qui nous permette de produire un football attractif. Parce que le projet, c’est aussi de valoriser les joueurs encore plus.
Quel football voulez-vous produire?
Un football plus offensif dans lequel on aurait plus le ballon . Je veux qu’on défende en ayant le ballon, et pas dans notre moitié de terrain. Défensivement, on veut garder les principes et tout ce qui a été très bien fait jusqu’à présent, mais on va essayer de demander aux joueurs de faire plus de choses que les deux choses qu’ils faisaient très bien. Et on veut avoir beaucoup plus le ballon. On va beaucoup travailler sur la mobilité et la dynamique offensive et c’est pour ça qu’on a pris des garçons qui aiment jouer au ballon. Perdre Trani, c’est sans doute plus grave que de perdre d’autres joueurs et moi, j’aurais préféré le conserver mais on n’y est pas parvenu. Pour devenir meneur de jeu, on a pris Rafa, qui sera plus dans le rôle du distributeur de jeu alors que le jeu, la saison passée, passait beaucoup par Trani. On se concentrera moins sur un seul joueur.
C’est angoissant d’avoir à succéder à Pedro Resende, vu les résultats qu’il a obtenus?
Ce sera difficile de faire mieux. Mais je me moque d’être comparé. Moi, mon objectif, c’est que les gens se déplacent au stade parce qu’ils ont très envie de voir jouer Differdange.
Vous apprenez le français depuis votre arrivée. Quel a été votre premier mot?
Je suis des cours «online» et deux fois par semaine au stade également avec le reste du staff. Je ne parlais pas du tout français il y a deux mois (NDLR : l’interview a été réalisée avec l’assistance d’un traducteur). Le premier mot que j’ai appris? Gagner!
Votre capitaine, Geoffrey Franzoni, est Français. Partant du principe qu’un capitaine est un relais sur le terrain, avez-vous la tentation de le remplacer par un Lusophone?
J’ai déjà une très bonne relation avec Geoffrey. Non, on ne change pas de capitaine. La communication est très bonne. Il comprend le Portugais et je comprends le Français donc tout va bien.
Les saisons passées, en Coupes d’Europe, Differdange avait produit de belles performances mais n’avait pas été chanceux. Comment fait-on pour le devenir?
En travaillant. C’est plus facile d’écarter la malchance que d’avoir de la chance. Mais pour arriver à avoir de la chance, il faut travailler. Je suis confiant.
Leandro, c’est un milieu de terrain
En général, on joue en Europe avec l’équipe qui s’est qualifiée. Pas avec les nouveaux… Pour garantir les automatismes.
Bien évidemment, défensivement, on va prendre la base de ce qui a fonctionné la saison passée, et faire des ajouts devant.
Leandro, pour vous : milieu de terrain ou défenseur?
Milieu de terrain. Il a besoin de toucher bien plus de ballons que ce qu’il ne fait, d’autant plus qu’il ne les perd pas.
Où en êtes-vous de la construction du nouveau Differdange?
On est dans l’intensité, on gère les détails et je pense que les idées de jeu sont acceptées. L’idée, c’est que nos garçons ont bien plus de capacités que ce qu’ils ont montré et qu’ils pensent avoir. En tout cas que ce qu’ils ont montré jusqu’à présent. Ils peuvent faire plus techniquement. Ils en sont capables.
Vous venez de recruter Boris Mfoumou, l’un de ces joueurs dont il semble évident qu’il est le genre de joueur qui fait se déplacer les spectateurs.
Il peut jouer les trois postes sur le front de l’attaque. On va prendre une décision à son propos quand il sera arrivé (NDLR : ce qui devrait survenir en début de semaine prochaine), tous ensemble, en fonction de ce qu’on voit. Mais physiquement, on sait déjà qu’il est encore en compétition et donc physiquement, il sera prêt. Le plus important pour moi, c’est qu’il comprenne vite ce qu’il doit faire.
Vous aimeriez en êtres où dans deux mois?
En phase de Ligue de la Conference League.