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2024, «une année ordinaire» pour le CGDIS


(Photo : archives lq/alain rischard)

Dans le rapport de son année 2024 publié ce jeudi, le CGDIS fait état d’une certaine tranquillité et d’une stabilité en termes d’interventions et d’appels traités, même si quelques points noirs sont à noter.

L’année 2024 du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) avait commencé fort, avec deux évènements pour le moins extraordinaires. D’abord le 17 janvier, avec plus de 210 interventions en une seule journée en raison du verglas, puis, dix jours plus tard, avec une mobilisation de 36 heures sur l’incendie complexe de l’administration communale de Junglinster. Les onze mois qui ont suivi n’ont pas été aussi chargés et, à l’heure du bilan annuel présenté hier, «on peut considérer que 2024 était une année ordinaire», assure Paul Schroeder, le directeur général du CGDIS.

«Hormis quelques-unes un peu exceptionnelles, nous avons eu des interventions courantes que nous sommes habitués à gérer et nous avons été épargnés par les grosses catastrophes», se réjouit-il. Cela n’empêche pas que le nombre d’interventions est en légère hausse de 1,8 % par rapport à 2023, s’élevant ainsi à 71 965. Il dépasse pour la troisième fois d’affilée la barre des 70 000.

Chaque jour,
670 appels en moyenne

Contrairement au nombre d’interventions, le nombre d’appels d’urgence traités au au central des secours d’urgence 112 (CSU-112) est, lui, en régression. En 2023, 244 341 appels ont été reçus en 2024, soit 32 012 de moins (-12 %) qu’en 2023. La cadence n’en reste pas moins élevée avec 670 appels par jour, pour «un temps de décrochement de 7 secondes en moyenne». La performance est encore plus impressionnante lorsqu’on y ajoute les appels internes et le suivi d’opérations. Dans ce cas, les opérateurs du CSU-112 ont pris en charge 442 837 communications, tous types confondus, en 2024.

Les secours luxembourgeois répondent également présents lorsqu’ils sont appelés par des homologues frontaliers. En vertu de nombreux accords, le CGDIS est intervenu 164 fois dans la Grande Région, en grande partie en Moselle (103). Au-delà de la Grande Région, des experts du CGDIS ont été envoyés au Tchad, ont participé à l’acheminement de l’aide humanitaire pour Gaza et ont été déployés aux Caraïbes après le passage de l’ouragan Beryl.

Ces trois dernières années, les dépenses du CGDIS n’ont cessé de croître pour qu’il puisse mener à bien les opérations aussi diverses que nombreuses qui lui incombent. En 2022, l’addition des frais de personnel, des frais de fonctionnement et les investissements se montait à 152,2 millions d’euros, contre 176 millions d’euros deux ans plus tard. La hausse s’explique notamment par l’indexation des salaires, l’inflation, le renouvellement de l’équipement, la hausse des rémunérations des volontaires et le recrutement.

Un recrutement à améliorer

Depuis le lancement du Plan national d’organisation des secours en 2021, le CGDIS a pour objectif de recruter 50 pompiers professionnels chaque année. Pour 2024, le coche est raté. «Nous avions 41 nouveaux pompiers, mais avec les départs il n’en reste que 25 de plus par rapport à l’année précédente», regrette Paul Schroeder.

Le CGDIS compte 328 membres du personnel administratif et technique. Ses 676 pompiers professionnels sont dix fois moins que les pompiers volontaires, au nombre de 6 974. Ils constituent donc la force vive du CGDIS, qui en a accueilli 664 l’an passé.

L’objectif reste malgré tout de professionnaliser davantage les troupes et, pour ce faire, «une analyse de l’attractivité de la profession» sera effectuée. Paul Schroeder prévient cependant qu’il ne faut pas en attendre de miracles : «Nous avons un nombre limité de personnes que nous pouvons former. On ne peut pas en recruter des centaines comme d’autres administrations.»

Si l’on creuse le rapport, il s’avère que le recrutement des femmes pèche également. En 2023, elles étaient 1 569 et ne sont plus que 1 506 (26 % de l’effectif). La parité est surtout mise à mal parmi les pompiers, où elles ne représentent que 7,5 % des professionnels et 13,6 % des volontaires, contre plus d’un tiers du personnel administratif et technique.

Des agressions en hausse

Selon le rapport annuel du CGDIS, le nombre d’agressions recensées a augmenté de près de 50 % entre 2023 et 2024, passant de 29 cas de violence physique ou verbale à 43 cas l’an dernier. Tout aussi inquiétant : la part des violences physiques dans ces agressions est passée de 48 % en 2023 à 81 % l’an dernier. Depuis deux ans, une campagne de sensibilisation appelle le personnel à signaler systématiquement toute agression.

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