À la suite de la réforme de la législation en matière d’armes à feu, la ministre de la Justice a donné quelques précisions sur le sujet, avec de nombreux chiffres à l’appui.
En 2022, le Luxembourg s’est doté d’une nouvelle législation sur les armes et munitions. Trois ans après, le député Dan Biancalana (LSAP) a souhaité en savoir plus sur l’état actuel du fichier national des armes ainsi que sur les diverses autorisations accordées. Dans sa réponse, la ministre de la Justice, Elisabeth Margue (CSV), a livré des chiffres permettant de mieux appréhender le port d’armes au Luxembourg.
Grâce à ces chiffres, on apprend que 98 022 armes sont actuellement enregistrées dans le fichier national du ministère de la Justice. «2 105 nouveaux enregistrements sont intervenus depuis l’entrée en vigueur de la loi du 2 février 2022», ajoute la ministre. On dénombre également 18 514 autorisations de détention et permis de port d’armes, dont 1 847 accordés ces trois dernières années. La très grande majorité concerne le tir sportif avec 8 887 autorisations, suivi de la chasse (2 500), du gardiennage dans un cadre professionnel (707) et des autorisations spéciales dans le cadre de la défense (33). Neuf permis ont été délivrés à des fins historiques et 26 à des fins culturelles.
21 autorisations pour mineurs
Parmi ces autorisations, 21 ont été délivrées à des mineurs dans le cadre du tir sportif ou de la chasse. Le ministère ajoute qu’un mineur ne peut obtenir d’autorisation avant l’âge de 16 ans pour une arme à feu et 11 ans pour les autres armes. Il doit aussi exercer le tir sportif en présence d’un parent ou d’une personne majeure titulaire depuis au moins deux ans d’un permis de port d’armes.
Dans le même temps, 28 révocations ont été effectuées ainsi que 20 retraits temporaires. «Les motifs justifiant de telles mesures sont notamment des violences domestiques, des coups et blessures volontaires, des menaces, des troubles mentaux, des tentatives de suicide ou encore le stockage non conforme.» Dans 12 cas, les services du ministère ont également relevé des contre-indications médicales, dont notamment des délires paranoïaques, des tentatives de suicide ou encore d’autres troubles de la santé mentale.
75 condamnations en 2024
Mais les chiffres du ministère informent aussi sur le nombre d’armes prohibées qui ont été retrouvées : de février 2022 à mai 2025, la police a mis la main sur 1 202 armes de catégorie A, qui comprend les armes à feu et le matériel de guerre. Douze armes ont été neutralisées depuis 2022.
Treize armuriers, dont six ont vu leur agrément renouvelé, exercent actuellement au Grand-Duché. Des contrôles sont effectués régulièrement, cinq par exemple ont eu lieu depuis le début de l’année.
Enfin, 41 condamnations ont eu lieu en 2023 et 75 en 2024 au titre de la loi de 2022. La plupart ont donné lieu à des amendes (58), même si une vingtaine de peines de prison ont également été prononcées.