L’aide gonfle à hauteur de dizaines de millions d’euros, rien que pour cette année 2025. Les visites à Kiev de ministres et parlementaires se multiplient aussi. La solidarité du Luxembourg avec l’Ukraine est indéfectible. Ce soutien continu est hautement apprécié par Kiev. Hier, le président du Parlement ukrainien, Ruslan Stefanchuk, a tenu à rendre hommage à l’ensemble du peuple luxembourgeois : «Vous êtes un grand pays, habité par un peuple doté de grands cœurs. Le nom de votre pays – Luxembourg – sera désormais et à tout jamais traduit en ukrainien, non pas par petite, mais par grande forteresse. Une forteresse indestructible, une forteresse de justice, responsabilité et solidarité.»
Son adresse à la Chambre des députés est historique, au même titre que l’allocution du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 2 juin 2022, quelques mois à peine après le début de la guerre d’agression russe. Et les deux hauts dignitaires ont eu des mots semblables. «Nous voulons rester ce que nous sommes. Votre devise nationale est aussi devenue la nôtre», a souligné Ruslan Stefanchuk. Le Luxembourg et l’Ukraine partagent, en effet, une histoire commune. Lors des deux guerres mondiales, le Grand-Duché a été agressé et occupé par son puissant voisin allemand. La Russie mène depuis 2022, à grande échelle, une guerre contre son «petit» voisin. Le Premier ministre, Luc Frieden, tout comme son prédécesseur, Xavier Bettel, emploie aussi ce comparatif historique pour justifier l’important soutien du Luxembourg à l’Ukraine.
L’aide militaire fournie depuis fin février 2022 devrait bientôt dépasser les 300 millions d’euros. Dans le cadre de son engagement à remplir dès cette année l’objectif d’un effort de défense de 2 % du RNB, le gouvernement a été amené à revoir l’enveloppe pour l’Ukraine de 80 à 120 millions d’euros. Les pacifistes clament que ce réarmement empêche la conclusion d’un accord de paix. La réalité est que le président russe veut tout simplement la capitulation de l’Ukraine. Une option que les États-Unis de Donald Trump pourraient être tentés de soutenir. Les alliés européens de Kiev ont donc plus que jamais l’obligation d’honorer le courage du peuple ukrainien, qui n’est pas prêt à s’avouer battu.