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La Maison de la Grande Région d’Esch fête ses dix ans


(Photo : alain rischard)

La Maison de la Grande Région d’Esch-sur-Alzette fêtait mardi ses dix ans. L’occasion de présenter son travail et les différentes structures qui y collaborent, parfois méconnus.

Voilà déjà dix ans que la nouvelle Maison de la Grande Région décore le paysage eschois. Implantée dans la gare de la Métropole du fer, la Maison «élargie» réunit quatre pays, trois langues et cinq régions sous le même toit. Elle est financée et mise à disposition par le Luxembourg et a été inaugurée le 17 juin 2015 par Xavier Bettel, lorsqu’il était encore Premier ministre. Le dixième anniversaire de son installation à Esch était l’occasion pour la Maison d’ouvrir ses portes et de (re)présenter son travail, souvent méconnu, au public.

Sept structures se partagent les cinq étages du bâtiment. La Maison incarne donc un guichet unique regroupant tous les services de la Grande Région. L’objectif étant de créer et favoriser les synergies entre ces différentes entités et de constituer un lieu de rencontre, d’échange et de communication pour tous ces acteurs. «C’est comme une colocation de structures qui travaillent sur la coopération transfrontalière», compare Florence Jacquey, gérante du secrétariat du Sommet de la Grande Région. Parce que si toutes ces structures sont focalisées sur la Grande Région, leurs points d’attaque et leurs missions n’en restent pas moins différentes. D’où l’importance de leur donner un lieu où pouvoir travailler ensemble.

Au cinquième étage de la Maison de la Grande Région se trouvent les bureaux du secrétariat du Sommet de la Grande Région qui assure la coordination entre les instances politiques, les présidences du Sommet et les partenaires opérationnels. Ses missions sont de suivre les travaux des différents groupes de travail, d’apporter un soutien et un accompagnement aux exécutifs et de gérer la communication et les relations publiques. De son côté, le programme européen Interreg met en place des fonds pour soutenir les acteurs et les projets de la Grande Région. Il dispose d’un budget de l’UE de 182 millions d’euros pour la période 2021-2027 pour soutenir des projets axés sur une Grande Région plus verte, plus sociale, plus proche des citoyens et sur une meilleure gouvernance transfrontalière.

Un manque de visibilité

Les villes et communes de la Grande Région disposent également d’une association, EuRegio, pour défendre leurs intérêts face aux plus grandes institutions et en faire des acteurs de la coopération. Son objectif est bien sûr politique, mais il est aussi de favoriser les échanges et les rencontres entre acteurs locaux et citoyens. Un dernier point partagé par le réseau de villes QuattroPole qui regroupe Metz, Luxembourg, Trèves et Sarrebruck. En s’appuyant sur les piliers du tourisme, de la culture et du développement économique et durable, l’objectif du réseau est de rapprocher les citoyens des quatre villes tout en promouvant les valeurs européennes.

«La Grande Région est une petite Europe, il faut l’identifier comme l’Europe proche», appuie André Parthenay de l’Institut Grande Région (IGR). Il s’agit d’un cercle de réflexion et d’une plateforme d’échanges pour l’avenir commun du territoire. En 2024, il a notamment travaillé sur les défis actuels de la Grande Région tels que le logement, la santé ou encore la mobilité. La Région est d’ailleurs le seul espace de coopération transfrontalière en Europe à disposer d’un comité économique et social transfrontalier, le CESGR. Il rend des avis et des recommandations. «La Grande Région est un mini-laboratoire européen, nous vendons des impulsions aux autres», souligne son président, Pierre-Frédéric Nyst.

Durant ces dix ans d’implantation à Esch, les différentes structures ont mené des actions communes telles que la participation à la journée de l’Europe, au Village des frontaliers ou à la foire internationale de Metz, mais aussi telles que le travail sur des supports de communication. Et si les constats communs ont été et sont nombreux, les réalisations réelles sur le plan social sont quant à elles aux abonnés absents. «La Grande Région c’est très bien, mais nous manquons tout de même de résultats et de visibilité pour nous faire connaître», regrette Pierre-Frédéric Nyst. Un bilan partagé par les différentes structures. «Nous devons désormais travailler dessus!»

La Maison de la Grande Région, implantée dans la gare d’Esch, regroupe les structures dédiées à la coopération transfrontalière pour leur permettre de travailler ensemble. Photo : alain rischard