LIGUE DES CHAMPIONS Comme son ancien club du FCD03, Jorginho Monteiro attend avec impatience le tirage de la C1, demain, son Kairat Almaty étant lui aussi non-tête de série, au 1er tour. En sachant, donc, qu’il ne pourra pas jouer ses anciens partenaires.
Il s’éclate actuellement au Kairat Almaty, avec lequel il a des ambitions élevées : comme Differdange, il va viser la phase de Ligue… de la Conference League.
Comment cela se passe-t-il pour vous, au Kazakhstan? Vos 5 buts et 8 passes décisives en treize journées de championnat semblent dire que votre intégration se déroule bien…
Jorginho Monteiro : Tout va bien, merci de demander! Et de ne pas m’avoir oublié! Dernièrement, on a eu quelques problèmes avec le Kairat (NDLR : leader, mais avec un match de plus qu’Astana, Almaty venait de perdre deux matches coup sur coup avant de retrouver le chemin de la victoire), mais ici, toutes les équipes sont très compétitives et chaque match est littéralement une guerre. Ils sont très physiques, mais cela ne me fait pas peur. Cela me plaît, même. Je préfère jouer des grands costauds, parce que je suis plus rapide et plus intelligent qu’eux. Et gagner un combat contre un grand costaud, c’est encore plus valorisant, ça me fait me sentir… plus grand et plus costaud.
Avez-vous pu suivre le FCD03 dans sa quête du titre?
Difficilement. Je regardais les résultats bien sûr, mais voir les matches était presque impossible à cause du décalage horaire et du fait qu’ici, la récupération est encore plus poussée. On doit y être vraiment très attentif. Mais j’ai suivi leur parcours! Je suis très content pour eux, mais aussi pour moi parce que cela fait de moi un champion du Luxembourg. Certains m’ont sans doute déjà oublié, mais oui, j’ai eu ma part dans cette aventure! Cela dit, je suis plus content pour mes anciens coéquipiers que pour moi.
Je n’ai pas reçu de médaille pour le titre de champion, mais ce n’est pas nécessaire
Allez-vous recevoir une médaille? Et une prime de champion?
(Il rit) Je n’en ai pas reçu, non. Mais la médaille, ce n’est pas nécessaire. Je me contenterai de la ligne sur mon CV. Aujourd’hui, je suis déjà dans un nouveau chapitre de ma carrière professionnelle et une médaille n’est pas une priorité pour moi. En tout cas, je ne vais pas la réclamer. Quant à la prime… je ne devrais pas en parler. Cela dit, quand je suis parti, en hiver, cela n’avait pas encore été discuté et je ne sais même pas où cela en est. Mais ce n’est plus vraiment mon problème. Par contre, je voulais signaler que vous m’avez oublié une passe décisive qui fait que je suis au même niveau qu’Hadji, à onze passes. Vous ne m’avez pas compté celle faite à Hostert, où je récupère le ballon et où je le transmets à Artur Abreu!
Differdange et Almaty n’étant pas têtes de série, vous n’allez pas pouvoir affronter vos anciens coéquipiers, au 1er tour de la Ligue des champions. C’est dommage? Ou c’est mieux comme ça?
D’un côté… j’aurais été content de tous les revoir et de remettre les pieds dans ce pays. Même si cela n’a pas été toujours facile au Luxembourg, j’y ai été heureux et je dois me montrer reconnaissant : ma vie a changé là-bas! D’un autre côté, si vous me dites « tu joues Differdange, mais ils vous éliminent« , ou alors « tu joues le Real Madrid« , alors je choisis le Real s’il y a une chance de passer. C’est mon côté compétiteur.
Cela n’a pas toujours été facile au Luxembourg, mais ma vie y a changé
Votre côté compétiteur s’est-il déjà posé la question de savoir comment il faudrait faire pour mettre un but à cette incroyable défense differdangeoise qui va s’élancer en C1 en ayant pris sept buts en championnat sur toute la saison 2024-2025?
(Il rit) Soyons honnêtes : au niveau du Luxembourg, les moins bonnes équipes étaient moins bonnes la saison passée que les moins bonnes équipes de ma première saison. Ce n’est pas de l’arrogance, c’est un fait. Pour relativiser. Maintenant, on parle effectivement d’une défense qui a des qualités exceptionnelles, surtout Juan Bedouret, qui est un joueur que j’adore et sûrement l’un des meilleurs défenseurs que j’aie jamais rencontrés. Comme Leandro est l’un des meilleurs récupérateurs que j’ai jamais rencontrés, d’ailleurs. Mais c’était vraiment un travail d’équipe, avec un pressing haut…
Comme chaque année, pour eux, va se poser la question du niveau de préparation physique. Vous qui évoluez désormais dans un championnat qui est actuellement en cours, vous sentez-vous plus prêt?
Les coaches peuvent bien en parler autant qu’ils veulent avant les matches, la vérité, c’est que quand tu es joueur de foot, au coup d’envoi, ton niveau de préparation physique, tu t’en fous et tu y vas!
Quelles sont vos ambitions, avec Almaty?
On veut intégrer la phase de groupes (NDLR : de Ligue unique, depuis le changement de formule). Tout le groupe a accepté ce challenge formulé par les dirigeants. Celle de la Ligue des champions, c’est plus un rêve qu’autre chose. Celle de Conference League, c’est vraiment un objectif.
Votre ancien binôme, Guillaume Trani, a signé en Ligue 2 française, au Red Star, tout récemment. Êtes-vous surpris, vous aussi, que cela soit arrivé si tard pour lui?
Oui, très surpris. Était-ce parce que Differdange ne voulait pas trop le lâcher, était-ce parce qu’il n’avait pas reçu de bonne proposition, était-ce parce qu’il ne s’estimait pas prêt à franchir le pas? Bref, ce n’est pas le meilleur joueur du monde, mais c’est un très très bon joueur avec qui j’ai pu échanger justement après son transfert. Je suis très heureux pour lui!