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Au musée et à bord du bateau : plongée aux origines de l’accord de Schengen


Le navire transformé en exposition permanente sera installé face au musée dès que le nouveau quai sera prêt. (Photo : Claude Lenert)

Totalement rénovés, le célèbre MS Prinzessin Marie-Astrid Europa et le Musée européen offrent une visite immersive dédiée à l’espace Schengen et explorent la notion de frontière.

En amont des célébrations officielles d’aujourd’hui pour le quarantenaire de l’accord de Schengen, la presse a pu tester le nouveau concept mis en œuvre au Musée européen. En nous rendant hier dans la petite commune frontalière, célèbre aujourd’hui dans le monde entier, impossible de ne pas remarquer l’imposant bateau amarré le long du quai. Et pas n’importe quel bateau : nous voici face au MS Prinzessin Marie-Astrid Europa, où fut signé le premier accord de Schengen le 14 juin 1985.

Après 33 ans à voguer sur les eaux allemandes, voilà le mythique navire enfin revenu au pays. Arrivé jeudi soir pour servir de décor à un dîner de gala avec les ministres des Affaires étrangères européens, il ouvrira ses portes au public dès cet après-midi à 14 heures. Rénovée et électrisée, l’embarcation fait maintenant partie intégrante du parcours de visite du Musée européen, place des Étoiles.

En grimpant à bord du bateau pour s’abriter de la chaleur écrasante, une impression étrange nous envahit : on se croirait dans un véritable musée. À droite, on aperçoit un espace de visioconférence, à gauche, on parcourt des photos grand format retraçant les étapes de rénovation de la structure. Pas de musique : simplement le léger bruit des vagues qui viennent caresser la coque.

Pour s’informer davantage sur le passé du lieu, il faut monter à l’étage. Là, une pièce attire tout de suite l’attention. C’est dans cette salle que les secrétaires d’État des cinq pays fondateurs des accords de Schengen se sont installés il y a pile 40 ans, pour procéder à la signature de l’acte.

D’ailleurs, le fameux cliché immortalisant ce moment recouvre l’un des murs de la pièce. Juste devant apparaît le facsimilé de l’accord fondateur. Mais où se trouve l’original? Conservé d’ordinaire aux Archives nationales, le document authentique sera exceptionnellement exposé ce week-end à l’occasion des portes ouvertes.

À quelques pas, de l’autre côté de l’esplanade où se dresse le monument «Accord de Schengen», c’est le Musée qu’on découvre. À l’entrée, surprise : pas de billet, mais une carte rigide qui nous permettra d’activer différentes stations. Après un passage par le nouveau point d’information touristique – anciennement installé sur la Moselle – nous accédons à l’exposition

D’emblée, la scénographie nous transporte dans un autre monde. Une ambiance sonore agréable accompagne la visite, et on se retrouve bercé par une douce mélodie. Face à nous se dresse un premier écran. En insérant notre carte dans un boitier, de multiples informations s’affichent : notre pays d’origine, la carte de l’Union européenne, le nombre de pays, d’individus, etc.

Une visite ludique

Une interactivité omniprésente dans ce musée nouvelle version, qui a tout de même conservé quelques incontournables prisés des touristes et des habitués : l’ensemble des képis de douaniers des différents pays de l’espace Schengen et l’impression d’un passeport Schengen personnalisé.

Un peu plus loin, on découvre la nouveauté phare du concept : un cube immersif à l’intérieur duquel se déploient trois énormes écrans avec des reportages retraçant le quotidien de frontaliers et de personnes réfugiées. On suit, par exemple, le quotidien d’un travailleur français se levant chaque jour aux aurores pour exercer au Grand-Duché.

Des témoignages poignants, de femmes et d’hommes, qui racontent leurs difficultés, partagent leur vie aux frontières, et incarnent à la fois «l’esprit de Schengen» et ses acquis.

Tout le week-end, l’entrée est gratuite, visite du bateau comprise, pour fêter les 40 ans de Schengen. Plus d’infos sur le site du Musée européen.