Mi-passionnés, mi-têtes brûlées, deux jeunes Français ambitionnent de s’imposer au Luxembourg avec une toute nouvelle convention de tatouage, à leur image.
Voilà une nouvelle qui va ravir les fans de tatouage de la Grande Région, privés de convention au Grand-Duché depuis novembre 2023 : un événement inédit se prépare pour cet automne à Luxexpo, avec un nouveau concept, de nouveaux artistes, et un nouveau duo à la tête de cette aventure.
Kévin Ramigé, tatoueur près de Metz, et l’un de ses clients et ami, Samuel, infirmier dans la vie, n’ont pas froid aux yeux. Ensemble, ils lancent la Luxembourg Tattoo Convention qui aura lieu à Luxexpo les 17, 18 et 19 octobre prochain avec 320 exposants et, ils l’espèrent, au moins 15 000 visiteurs.
Au programme : l’art du tatouage sous toutes ses formes, avec la venue de tatoueurs internationaux, dans un décor immersif directement issu de l’univers médiéval et des châteaux, et 320 stands autour d’une grand-place, comme dans un village, où se succèderont durant trois jours conférences, spectacles et remises de prix. À l’extérieur, place à la ripaille autour d’une grande tablée façon banquet, où les visiteurs pourront déguster les plats d’une dizaine de foodtrucks.
«C’est un rêve que j’ai depuis 10 ans»
Objectif : imposer cette Luxembourg Tattoo Convention comme une référence en Europe, au rythme d’un événement par année qui pourrait bien se déplacer dans un endroit différent à chaque fois.
Un défi dingue, qui a germé dans la tête de Kévin : «C’est un rêve que j’ai depuis 10 ans : créer une convention de tatouage dans les règles de l’art, en misant sur la qualité et le talent d’artistes internationaux. Je veux apporter ma pierre à l’édifice.» Ce jeune tatoueur, arrivé dans le métier sur le tard – il encre depuis quatre ans seulement – s’intéresse au monde du tatouage depuis très longtemps.
Spécialisé dans le dotwork ornemental, il s’est formé à Ettelbruck et a aujourd’hui son propre studio. Il voyage dans le monde entier, enchaînant les conventions et multipliant les échanges avec les confrères, les fournisseurs et les fabricants, guidé par «l’amour du métier», sourit-il.
Aucun sponsor prêt à les suivre
C’est finalement son pote Samuel, directeur financier improvisé, qui l’a poussé à sauter le pas : «Je l’ai convaincu qu’on pouvait y arriver. Les financements, c’est à moi de les trouver, et c’est un casse-tête», reconnaît-il.
En effet, vu l’importance des sommes à débourser – un demi-million d’euros – et les déboires de la dernière manifestation du genre au Luxembourg, les obstacles sont multiples : «L’ancien organisateur a laissé des dettes, c’est compliqué d’arriver après ça», explique Kévin Ramigé. «Clairement, personne ne nous a suivis, aucun sponsor, à cause de ces casseroles et du fait que ça soit une première édition. Les refus se sont accumulés.»
Une perte de confiance auprès de partenaires échaudés qui leur coûte cher : «Luxexpo et tous les prestataires nous demandent de solder la totalité des factures avant l’événement.» C’est donc exclusivement grâce au soutien d’investisseurs privés que la convention pourra se concrétiser : «On a pu compter sur deux personnes qui croient réellement au projet et qui se sont engagées avec nous sur plusieurs années», se réjouissent-ils.
«On pense que si on a un bon concept, que les gens trouvent une offre de qualité, qui leur correspond, avec des spectacles et de la restauration, le succès sera au rendez-vous.» La billetterie en ligne est ouverte au tarif prévente de 15 euros la journée, et 35 euros les trois jours.