En entrant pour les dernières minutes de Luxembourg-Irlande, le milieu du Borussia Dortmund est devenu international mardi à un âge qui fait de lui l’un des plus jeunes Rout Léiwen de l’histoire.
On ne sait pas si c’était la déception d’être restés muets deux fois de suite au stade de Luxembourg sur un même rassemblement, une première depuis l’inauguration de l’enceinte en septembre 2021, l’empressement d’enfin partir en vacances, une volonté de tirer un trait le plus vite possible sur ce rassemblement ultratourmenté ou la frustration – qui serait compréhensible dans les cas Vahid Selimovic ou Enes Mahmutovic (0 minute) – d’avoir peu ou pas joué durant cette fenêtre internationale. Mais les Rout Léiwen ne se sont, pour la plupart, pas éternisés sur la pelouse, mardi après le coup de sifflet final de leur seconde rencontre amicale de juin contre l’Irlande (0-0). Il en est un, toutefois, qui a joué les prolongations et n’a pas boudé son plaisir : Enzo de Pina Duarte.
En entrant à la 89e minute de ce match sans but ni grand relief, avec un maillot floqué du n° 8 habituellement porté par Christopher Martins (préservé pour ce rassemblement et en tribunes mardi) et du nom… Dos Santos, le milieu n’a pas seulement relancé le débat autour de la façon dont les journalistes du pays doivent l’appeler. Il a aussi sa toute première cape avec le Luxembourg, à 16 ans, 4 mois et 13 jours, ce qui le place parmi les néo-internationaux les plus précoces de l’histoire des Rout Léiwen. Celle-ci aurait pu intervenir dès le 25 mars, en Suisse, et le rapprocher du recordman national en la matière, Vincent Thill (16 ans, 1 mois et 21 jours, le 25 mars 2016), mais la tournure du match à Saint-Gall (défaite 3-1) avait dissuadé Luc Holtz de le lancer chez les A.
À la rentrée, il jouera la Youth League
Elle aurait aussi pu tomber vendredi contre la Slovénie (0-0), mais depuis le début du rassemblement, le garçon né le 28 janvier 2009 ne donnait pas au sélectionneur l’impression d’être au maximum de ses possibilités. Jusqu’à dimanche et cette séance d’entraînement qui a fait dire mardi à Holtz qu’il avait enfin «vu le Enzo (qu’il voulait) voir», en termes de motivation et de travail sans ballon, et que sa première cape n’était «qu’une question de temps». D’heures, en fait. «J’espère que ce n’est pas la dernière», souriait, sur le chemin des vestiaires, le joueur du Borussia Dortmund, qui venait de faire tellement de selfies avec ses proches et les fans luxembourgeois qu’il pensait d’abord, lorsqu’on l’a interpellé depuis les tribunes pour l’interroger, qu’on voulait, nous aussi, notre petit cliché avec lui.
Au terme d’un rassemblement qui lui a, comme son départ hivernal en Allemagne (depuis le Swift), «apporté beaucoup de confiance», celui qui intègrera les U19 de Dortmund à la reprise pouvait déjà se tourner avec appétit vers la suite : cette Youth League (la Ligue des champions des moins de 19 ans), qu’il «espère gagner» avec le BvB, mais aussi ce rassemblement international de septembre, où il espère «bien sûr être là aussi» pour réellement s’installer chez les Rout Léiwen. Que lui faudra-t-il pour cela ? «Je dirais un peu plus de confiance dans le jeu, d’agressivité, et aussi ne pas me cacher.» Mercredi soir, à 23 h, on ne voyait que lui.